Après une première entrevue fin janvier avec la ministre de la Culture pour exprimer leurs inquiétudes, les organisateurs de festivals ont à nouveau rendez-vous, demain jeudi 18 février, avec Roselyne Bachelot. Alors qu’ils attendent des solutions concrètes pour permettre aux festivals de se tenir en 2021, ils lancent ce mercredi le #savefestivals.
Un hashtag qui deviendra leur « mot d’ordre », « si les réponses apportées demain n’étaient pas à la hauteur des attentes », écrit le syndicat national du spectacle musical et de variété Prodiss dans un communiqué, dévoilé ce mercredi 17 février.
Car si la ministre s’est voulue optimiste ces dernières semaines quant à la tenue des festivals cet été, de nombreuses zones d’ombre demeurent. « L’hypothèse d’un été sans festival est exclue », a ainsi expliqué Roselyne Bachelot le 10 février sur le plateau de Télématin, précisant toutefois que « ce qui pose des difficultés ce sont les festivals debout parce que là, évidemment, les normes sanitaires ne sont pas de la même nature », soulignant d’une part le nombre de personnes que brassent ces festivals, et d’autre part « des conditions sanitaires plus difficiles à mettre en œuvre ». Et de poursuivre : « c’est pour ça que je travaille avec les organisateurs de festivasl, que ce soit les Eurockéennes, Les vieilles charrues ou le Hellfest, pour voir les conditions dans lesquelles on pourrait assurer la sécurité des spectateurs et des gens sur scène ».
Des perspectives concrètes attendues
Et ce sont ces précisions qu’attendent justement les organisateurs, comme ils le détaillent dans un communiqué : « Les questions que posent les festivals sont simples. Après un an d’arrêt, ils souhaitent enfin connaître le cadre dans lequel les rassemblements pourraient être autorisés ». Ils demandent notamment à l’exécutif de prendre des décisions sur « le type de rassemblements autorisés à compter du mois de juin », le nombre de festivaliers tolérés, le type de jauge « assis, debout, distancié ou non », ou encore « l’ouverture ou non des bars et des espaces de restauration ». Un cadre qui leur permettrait de savoir s’ils seront en mesure de maintenir et d’organiser leurs événements, ou s’ils devront annuler leur édition 2021 à l’instar des Solidays, qui, faute de perspectives concrètes, annonçaient le 10 février dernier jeter l’éponge.
« Nous n’avons plus le temps d’attendre » écrivait le festival. « La probabilité de pouvoir jouer en plein air, en grande jauge, debout cet été est tellement faible qu’il ne nous semble pas raisonnable de vouloir y croire plus longtemps. Cette incertitude qui nous ronge depuis des mois engendre de la crainte. (…) Voilà pourquoi nous ne voulons plus nourrir l’espoir sans être sûr de rien. (…) Notre responsabilité est d’acter à nouveau l’annulation de notre festival », poursuivait-il.
Alors que les organisateurs attendent de la visibilité quant au cadre fixé par le gouvernement, ils demandent également de connaître les dispositifs d’accompagnement auxquels ils auront droit, dans l’hypothèse où ils seraient contraints d’annuler ou, à contrario, s’ils décidaient de prendre le risque de maintenir leur édition.
Malgré les doutes, les interrogations, l'envie, elle, est bien là. « Nous sommes prêts pour la reprise de nos activités avec le virus : nous attendons maintenant que le Gouvernement soit lui aussi au rendez-vous », conclut le Prodiss dans son communiqué. Il voit par ailleurs dans le principe de concerts-tests, évoqués par la ministre et organisés prochainement, et dont l’objectif est de permettre d’établir un protocole de reprise des concerts debout, l’exemple concret de la mobilisation des professionnels du secteur. Une question reste dès lors en suspens. Les organisateurs de festivals devront-ils attendre les résultats de cette initiative pour être fixés sur leur sort ou obtiendront-ils des réponses dès demain ?