A l'heure où Demon Slayer, L'Attaque des Titans ou encore Naruto conquièrent de nouvelles générations, il est souvent difficile d'appréhender l'incroyable diversité qu'englobe la japanimation. Des influences passées à celles d'aujourd'hui, voici les animes (longs-métrages et séries) qu'il faut avoir vus dans sa vie.
Comme tout classement, celui-ci ne pourra pas être exhaustif. Les choix suivants s'appuient d'abord sur l'influence et/ou le succès qu'ont eu certaines œuvres qui ont souvent changé à jamais la face de ce secteur très prolifique au pays du soleil-levant.
your name
© 2016 TOHO CO., LTD. / CoMix Wave Films Inc. / KADOKAWA CORPORATION / East Japan Marketing & Communications,Inc. / AMUSE INC.
Véritable carton au box office japonais et adoubé par la critique internationale, Your Name (2016) marque surtout la reconnaissance d'un grand maître de l'animation en la personne de Makoto Shinkai. On y découvre l'incroyable relation en Mitsuha, une lycéenne habitant dans la campagne japonaise et Taki, un lycéen tokyoïte, dont les destins seront inextricablement liés, puisqu'ils iront jusqu'à échanger leurs corps.
Si les premières minutes nous plongent dans un récit assez classique, très vite le récit s'emballe autour d'une histoire d'amour intelligente teintée de SF. On saluera la qualité de l'animation, qui atteint ici un réalisme exceptionnel tout en n'abandonnant pas une poésie inspirée, qui accompagne le spectateur jusqu'aux larmes. Une prouesse qui se répète avec Les Enfants du Temps (2019), autre œuvre touchante de Makoto Shinkai.
Princesse Mononoké
© Ghibli
Soyons honnêtes, s'il avait fallu s'en tenir au choix du cœur et des critiques, une dizaine de films signés Hayao Miyazaki auraient pu composer ce classement. Rares sont les réalisateurs japonais à avoir fait autant l'unanimité, y compris hors des frontières de leur pays. S'il fallait en choisir un, Princesse Mononoké reste le plus emblématique. Sans doute parce qu'il a contribué grandement à l'essor des œuvres du studio Ghibli hors du Japon.
Succès international, cette fable écologique met en scène une violente guerre dans le Japon médiéval. Surtout, Miyazaki développe une ode à la nature, en faisant revivre les esprits et des divinités parfois oubliées par les hommes qui préfèrent faire parler la poudre à canon. Sauvage et violent, Princesse Mononoké est surtout d'une incroyable poésie.
GUNDAM
© Sunrise
Après avoir fêté ses 40 ans en 2019, Gundam reste plus que jamais LA série qui a fait entrer les animes dans l'ère adulte. Diffusée en 1979, la série de Yoshiyuki Tomino a su porter avec brio un récit poignant autour de la guerre et ses conséquences. A tel point que son robot géant emblématique, Le Gundam RX-78, a marqué plusieurs générations de spectateurs.
Un récit qui nous mène au cœur d'un conflit entre la Terre et ses immenses colonies spatiales, dont certaines revendiquent farouchement leur indépendance. Si Gundam ne fut pas la première série mettant en scène des robots géants, l'idée de positionner ses robots réalistes comme des machines de guerre était très novateur pour son époque et a su apporter un ton plus mûr à ce récit épique, qui donna naissance à tout un univers étendu à travers des films, des séries et un merchandising toujours d'actualité en 2021.
Akira
© Kodansha/Pathé
On ne présente plus Akira, monument de l'animation japonaise sortie en juillet 1988 au Japon. Réunissant la crème des animateurs de l'époque, derrière le génie créatif de son auteur Katsuhiro Otomo, Akira a su marquer les années 1980 et toute une génération de créateurs de mangas et d'animes dont les récits puisent leurs racines dans cette œuvre protéiforme.
Les événements sont censés se dérouler en 2019, dans un Japon ravagé par la 3e Guerre Mondiale, qui se reconstruit malgré la révolution qui gronde. Dans la ville de Neo-Tokyo, une bande de motards se trouve malgré elle confrontée à l'armée locale, celle-ci cachant de lourds secrets autour d'expériences qui dépassent l'entendement humain.
nadia, le secret de l'eau bleue
© Gainax
Considéré comme «le meilleur anime du siècle» par le magazine japonais Animage, «Nadia, le secret de l'eau bleue» (1990-1991) a certes un peu vieilli mais n'en demeure pas moins d'une grande qualité. Et les fans du Club Dorothée s'en souviennent sûrement, même s'ils ont été privés de nombreuses scènes censurées. Il est peu de souligner que Nadia a su porter une ambition nouvelle dans la culture de l'animation japonaise.
Cette relecture humaniste et familiale de «20.000 lieux sous les mers» de Jules Verne, nous invite à croiser le destin de la jeune Nadia et de Jean, dont les prégrinations débuteront lors de l'expositon universelle de Paris en 1889. Très vite l'aventure s'envole et nous amènera sur les traces du peuple mythique de l'Atlantide et de leurs supposés descendants. Devenu culte, Nadia, le secret de l'eau bleue est surtout une production de l'excellent studio Gainax et qui porte l'empreinte d'un certain Hideaki Anno, à qui l'on devra quelques années plus tard : Neon Genesis Evangelion.
neon genesis evangelion
© by Gainax/Dybex
Auréolé du succès critique et populaire de Nadia, le secret de l'eau bleue (voir ci-dessus), Hideaki Anno va s'attaquer dès 1995 à la réalisation de son grand œuvre : Neon Genesis Evangelion.
Une série qui, en 26 épisodes, a sans doute changé à jamais la face de l'animation japonaise. Car au-delà de sa mise en scène visionnaire mettant en avantl'affrontement de l'humanité face à des entités divines surnommées Anges, c'est surtout la dimension humaine et philosophique qui va prendre le pas sur son scénario très (trop ?) complexe. Une œuvre habitée par la thématique de la dépression, qui touche également Hideaki Anno, qui transmet à chacun de ses protagonistes une forme de mélancolie. Le résulat donne à voir une œuvre métaphysique d'une rare intensité.
L'ATTAQUE DES TITANS
© Hajime Isayama, Kodansha/“ATTACK ON TITAN"Production Committee, MBS All Rights Reserved
En seulement quelques épisodes produits en 2013, Shingeki no Kyojin, alias L'Attaque des Titans, est devenu LA série que tout fan d'animes se doit d'avoir vue dans sa vie, au même titre que Games of Thrones pour les amateurs de Fantasy. Alors que la 4e saison, actuellement en cours de diffusion doit mettre un terme à cette histoire, l'engouement suscité par le manga original d'Hajime Isayama est amplement mérité.
Son récit nous amène à découvrir les survivants d'une humanité repliée sur elle-même dans une cité médiévale, où de hauts murs sont les derniers remparts de la population face au fléau que représentent les titans. Des êtres gigantesques se nourrissant de chair humaine. Difficile de rester de marbre face à l'intensité de son récit et à l'animation quasi-irréprochable pour une série TV. Sombre et particulièrement bien écrit, L'Attaque des Titans appartient à ces animés dont on reparlera dans 50 ans, avec la même admiration.
les enfants loups
© 2012 "Wolf Children" Film Partners
Sorti en salles en 2012, Les Enfants Loups, Ame et Yuki est sans doute le film d'animation qui a su propulsé Mamoru Hosoda sur le devant de la scène internationale. Le réalisateur japonais s'était déjà fait remarqué avec Summer Wars (2009) et La Traversée du Temps (2006), mais il réalise, avec Les Enfants Loups, une œuvre particulièrement saluée par la critique.
A travers le regard d'un frère et d'une sœur nés d'un homme-loup et d'une mère humaine, on découvre une fable à la fois mélancolique et pleine de joie sur la responsabilité d'être parent et le passage de l'enfance à l'adolescence. Une merveille.
Dragon Ball
© Bird Studio/Shueisha, Toei Animation/AB Video
Comment oublier Dragon Ball et sa suite Dragon Ball Z qui ont inondé et illuminé les années 1980 et 1990 de plusieurs centaines d'épisodes ? Devenu un incontournable pour qui prétend aimer les mangas depuis son enfance, Dragon Ball est avant tout le symbole du shônen par excellence.
Akira Toriyama donne ici vie à une mythologie incroyable sur le dépassement de soi et, n'en déplaise à la jeune génération, participe à la grammaire de la série d'ados. On ne parle même pas de son influence sur les auteurs de One Piece et Naruto notamment.
One Piece
© Eiichiro Oda / Shueisha, Toei Animation
Totalisant bientôt près de 100 tomes en manga et près de 1.000 épisodes en série, One Piece est certes né en 1997 au Japon, mais il continue encore, 24 ans plus tard, à émerveiller plusieurs générations de fans. Les aventures de Luffy, le pirate et son équipage, comptent aujourd'hui parmi les séries dotées d'une extraordinaire longévité.
Humour, combats et rebondissements à foison sont les ingrédients de la recette magique que détient Eiichiro Oda, son créateur. Infatigable et doté d'un talent hors normes, ce mangaka livre ici l'œuvre d'une vie. Et quelle œuvre !
Naruto
© 2002 MASASHI KISHIMOTO All rights reserved.
On enchaîne sans perdre de temps avec Naruto, l'autre plus grand succès de ces dernières décennies qui continue à affoler les compteurs du côté des audiences et des lecteurs. En 2020, le tome 1 du manga a même été le plus vendu en France. Pas mal pour une série éditée depuis 2002 dans l'Hexagone.
Si One Piece s'attaque aux pirates, Naruto s'intéresse aux ninjas et le fait très bien. Tout comme sa suite Naruto Shippuden. Côté animation, plusieurs séries et films s'enchaînent et développent son univers de savante manière. Une chose est sûre, on ne s'y ennuie jamais.
Demon slayer
© Koyoharu Gotoge/Shueisha, Aniplex, ufotable
Vous connaissez tout sur tout à Naruto, l'Attaque des Titans et One Piece ? Attendez un peu d'avoir goûté à Demon Slayer, la nouvelle série à suivre, tandis que la version manga cartonne en France. En attendant la sortie du Train de l'Infini, son long métrage qui a dépassé tous les records au box office nippon en 2020, Demon Slayer nous plonge dans le destin funeste de Tanjiro, dont la vie bascule le jour où sa famille est massacrée par un démon. Seule sa sœur, elle-même devenue un démon, en réchappe. Dès lors, le jeune homme n'aura de cesse de se battre pour assouvir sa vengeance. Sublime et adulé par les fans, Demon Slayer est désormais un classique.
saint Seiya
© by TOEI Animation / AB Video
Devenu culte au fil des décennies depuis la création de son manga par Masami Kurumada en 1986, Saint Seiya, a.k.a Les Chevaliers du Zodiaque, s'impose lui aussi comme un incontournable. Et si plusieurs séries dérivées en découlent, c'est bien les 114 épisodes diffusés au Japon entre 1986 et 1989 que vous devez avoir vus pour prétendre au statut de «saints» dans le milieu des mangas.
nana
© by VAP / Kaze
Œuvre miroir sur la condition féminine, Nana s'est rapidement imposée dans le cœur des amateurs de mangas et de japanimation, quelque soit leur sexe. Car derrière son style Shôjô (destiné aux femmes), Nana questionne aussi l'adulte qui est en vous ou celui que vous deviendrez.
L'autrice Ai Yazawa a livré entre 2000 et 2009, 21 tomes de sa série, elle-même déclinée sur 47 épisodes qui dépeignent la vie de deux jeunes femmes, toutes deux baptisées Nana et dont la colocation d'intérêts mutuels se muera en une profonde amitié. Sublime, Nana reste toutefois une œuvre encore inachevée puisque Ai Yazawa a cessé toute publication pour des raisons de santé.
ghost in the shell
© by Bandai Visual / Pathé
D'un manga porteur de la tendance cyberpunk au Japon, dessiné et écrit par Masamune Shirow, Ghost in the Shell a surtout trouvé une toute autre aura grâce à son film réalisé par Mamoru Oshii en 1995. Si plusieurs séries et films dérivés ont été produits dans son sillage, c'est bien par ce film de près de deux heures que nous vous conseillons de commencer. Au-delà de l'excellence de l'animation, Ghost in the Shell livre une vision philosophique du rapport homme-machine et du futur qui nous attend.
Death Note
© Tsugumi Ohba, Takeshi Obata/ SHUEISHA,VAP,MAD HOUSE, DNDP.
Haletant. C'est sans doute le mot qui définit le mieux Death Note, dont la version anime n'a presque rien à envier au manga initial. Série culte des années 2000, Death Note est rapidement entré dans le cercle fermé des séries les plus influentes et a même eu droit à une adaptation en film live et à une série live (râtée).
Reste que l'anime est une adaptation fidèle au manga. Que feriez-vous si l'on vous confiait un cahier spécial dont le pouvoir permet de tuer une personne dès que l'on note son nom dedans ? Pour Light Yagami, qui en devient l'«heureux» propriétaire, la vie va vite devenir morbide. D'autant que ce lycéen surdoué, machiavélique et psychopathe va se prendre au jeu pour devenir un véritable dieu de la mort.
CowBoy Bebop
© by Sunrise/Dybex
Lorsque Cowboy Bebop débarque sur les écrans en 1998, ses créateurs ne se doutaient peut-être pas que son succès allait donner un second souffle salvateur à l'animation japonaise. Véritable bombe visuelle et sonore, tant par sa réalisation trépidente que sa bande originale jazzy très inspirée, Cowboy Bebop est devenu une légende.
Entre space opera, western et polar, les 26 épisodes, auxquels s'ajoute un long-métrage de qualité, ont su offrir un récit mature propre à séduire les plus réticents à l'animation japonaise. Une adaptation en live-action est en cours de réalisation pour Netflix et pourrait arriver en 2021 ou 2022 si tout va bien. Les amateurs pourront également déguster Samurai Champloo, de la même équipe de production.
KILL LA KILL
© TRIGGER,Kazuki Nakashima/Kill la Kill Partnership
Série la plus loufoque de ce classement, Kill La Kill est sans doute la plus japonaise d'entre toutes, de part sa folie, mais aussi sa réalisation impressionnante qui ne laisse pas une seconde de répit au spectateur. Quand Ryuko Matoi entre à l'académie Honnoji, celle-ci va se frotter à un monde de discipline et de combats qui la mèneront même à affronter une race extraterrestre pour sauver le monde, tout en enquêtant sur le meurtre de son père... Un programme scolaire qui s'annonce chargé. En 24 épisodes (plus un bonus) produits entre 2013 et 2014, le studio Trigger met le feu et démontre toute l'étendue de son talent. Un must.
Lady Oscar
© Riyoko Ikeda · TMS
«Lady, lady Oscar, elle est né sous la Révolution»... Lorsque le générique de Lady Oscar retentit sur Récré A2 en 1986, une génération de Français s'apprêtaient à vivre la Révolution de 1789 à travers les yeux d'une jeune femme transformée en garçon, et élevée comme tel par un père autoritaire. Si, comme le manga original, l'œuvre a pris beaucoup de liberté avec l'Histoire de France pour romancer ce récit, La Rose de Versailles (son nom original) reste, aujourd'hui encore, une série d'une remarquable qualité.
ninja scroll
© by Madhouse / Pathé
Il est difficile de clore ce classement, tant de nombreuses perles de l'animation japonaise y méritent leur place. Pour conclure, notre regard se porte vers Ninja Scroll, film sombre du prodige Yoshiyaki Kawajiri. Sorti en 1993, ce long-métrage d'1h30 nous invite à croiser le sabre avec Jubei, un ronin solitaire, dont la technique au sabre n'a presque pas d'égal. Ce dernier y sera confronté à un clan de ninjas redoutables... Doté d'une animation solide, Ninja Scroll est un récit adulte qui peut se révéler choquant pour les plus jeunes. Il reste néanmoins un témoin intéressant de l'animation et du cinéma bis et horrifique dans lequel de nombreux cinéastes nippons excellent.