La disparition de Jean-Pierre Bacri le 18 janvier, à seulement 69 ans, a laissé ses proches sans voix, terrassés par la douleur. Une semaine après l’annonce de sa mort, le réalisateur Cédric Klapisch a publié sur son compte Facebook un texte bouleversant en souvenir de l’acteur.
«Cher Jean-Pierre, je pense que tu n’aurais pas beaucoup aimé ta mort… Voir tout ce déchainement médiatique un peu criard, tous ces journaux que tu n’aimais pas beaucoup titrer sur toi, et mettre en une ta photo. Tu aurais vu tout ce que tu as toujours détesté et toujours critiqué (…)». C’est par ces mots que l’auteur de «L’auberge espagnole» a choisi de commencer sa lettre.
Cédric Klapisch a fait la connaissance de Jean-Pierre Bacri par l’intermédiaire du comédien Jean-Pierre Darroussin. De cette rencontre naîtra un film devenu culte «Un air de famille», sorti en 1995. Alors que le cinéaste assurait les plans derrière la caméra, l’acteur disparu, lui, donnait la réplique à Agnès Jaoui, son «âme sœur», dans cette adaptation sur grand écran de leur pièce de théâtre à succès. «C’était beau de vous voir à l’œuvre tous les deux. Chacun aidant et enrichissant l’autre. Tu disais volontiers que sans elle, tu n’aurais jamais réussi à finaliser ou écrire un scénario. Elle sait aussi que sans toi elle ne serait pas non plus devenue la même», se souvient le réalisateur.
Mais à travers cet hommage, Cédric Klapisch a souhaité avant tout rappeler que, contrairement à ce que les médias laissent entendre, Jean-Pierre Bacri n’était pas «râleur ou bougon», mais «un révolté» qui avait «profondément ce goût des autres», et «juste de l’urticaire vis à vis de l’injustice, une hypersensibilité authentique de toutes les dérives toxiques de la société».
Les obsèques de l’acteur, auteur et scénariste ont eu lieu mardi 26 janvier en toute intimité au crématorium du cimetière du Père-Lachaise de Paris.