Monstre sacré des planches, Michel Bouquet est décédé ce mercedi 13 avril à l'âge de 96 ans. Avec près de 70 films à son actif en plus de 70 ans de carrière, il disait pourtant volontiers préférer les planches aux caméras. Un amour du théâtre qui ne l’a pas empêché de tourner pour les plus grands réalisateurs. Une carrière cinématographique couronnée de deux Césars en 2002 et 2006.
Son regard perçant, sa voix et son jeu tout en subtilité n'ont pas manqué d'être immortalisés à l'écran par Claude Chabrol, Michel Audiard, François Truffaut, Henri Verneuil, Jacques Deray et plus récemment Bertrand Blier, Robert Guédiguian ou encore Anne Fontaine.
La mariée était en noir - 1967
Homme de théâtre, Michel Bouquet tourne pour le cinéma dès 1947 et collabore très vite avec des réalisateurs de renom à l’instar de Jean Grémillion. Au milieu des années 1960, Michel Bouquet rencontre François Truffaut et Claude Chabrol, avec qui il tourne à plusieurs reprises et qui lanceront véritablement sa carrière cinématographique. En 1967, il est à l’affiche de «La mariée était en noir», sa première collaboration avec François Truffaut. Il partage l’affiche avec Jeanne Moreau, en veuve assoiffée de vengeance après la mort de son mari, le jour même de ses noces. Aux côtés de Claude Rich, Michael Lonsdale, Jean-Claude Brialy et Charles Denner, le comedien figure parmi les cinq hommes à abattre, soupçonnés par Jeanne Moreau d'être responsable de la mort de son époux.
Les Misérables - 1982
Sous la houlette de Robert Hossein, Michel Bouquet, régulièrement plébiscité pour les rôles de méchants, campe l’inspecteur Javert, traquant sans répit Jean Valjean dans l’adaptation cinématographique des «Misérables», de Victor Hugo. Il partage l’affiche avec Lino Ventura et Jean Carmet.
Comment j’ai tué mon père – 2002
En 2002, Michel Bouquet décroche son premier César du meilleur acteur pour sa prestation de père froid et cruel, qui après 20 ans d’absence revient bouleverser la vie de son fils devenu médecin, dans «Comment J’ai tué mon Père», long métrage d’Anne Fontaine. Face à Charles Berling dans le rôle de son fils, Michel Bouquet est magistral.
Le promeneur du Champs de mars – 2006
Quatre ans plus tard, il fait sensation dans la peau de François Mitterrand au crépuscule de sa vie politique, alors qu’il cache sa maladie. Un rôle qui lui vaut à nouveau le César du meilleur acteur. Un long métrage de Robert Guédiguian, adapté du livre de Georges-Marc Benamou «Le dernier Mitterrand».
Renoir – 2013
Un monstre sacré du théâtre pour un maître de la peinture. Au début des années 2010, dans «Renoir» de Gilles Bourdos, c’est un autre personnage historique que Michel Bouquet campe avec brio : le peintre Auguste Renoir à la fin de sa vie alors que la maladie le fait souffrir, qu'il vient de perdre son épouse, que son fils a été blessé à la guerre et qu’il peint son dernier modèle. Une prestation qui lui vaudra une nomination aux Césars.