Le dessinateur de presse Xavier Gorce a annoncé sa décision de ne plus collaborer avec Le Monde, suite au retrait de l'un de ses dessins.
C'est par le biais d'un tweet que le dessinateur des Indégivrables a annoncé cette «décision personnelle, unilatérale et définitive», expliquant simplement que «la liberté ne se négocie pas» mais qu'il continuerait à dessiner, et que d'autres annonces allaient suivre.
J’annonce que je décide immédiatement de cesser de travailler pour le Monde. Décision personnelle, unilatérale et définitive. La liberté ne se négocie pas. Mes dessins continueront. D’autres annonces à suivre
— Xavier Gorce (@XavierGorce) January 20, 2021
Explications :
Le dessin questionne la notion d’inceste
Quel degré de parentalité pour la qualification ?
Dans les familles recomposées selon plusieurs schémas, la question de l’inceste est-elle liée à l’hérédité ?
La victime en a-t-elle quelque chose à faire ?
Aucun mépris
Fin— Xavier Gorce (@XavierGorce) January 20, 2021
Mardi 19 janvier, Le Monde publiait, dans sa newsletter matinale, un dessin autour de l'affaire d'inceste révélée par Camille Kouchner dans un livre. Face à l'élan d'indignation sur les réseaux sociaux, la directrice de la rédaction Caroline Monnot publiait un message aux lecteurs : «ce dessin n'aurait pas dû être publié», expliquait-elle alors, puisque ce dessin pouvait être lu «comme une relativisation de la gravité des faits d'inceste, en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes transgenres», s'excusant auprès des lecteurs «qui ont pu être choqués».
Dans une interview au Point, l'auteur du dessin s'est défendu de toute légitimation des crimes pedophiles et des violences sexuelles en général. Pour le dessinateur, «le rire n'a pas à répondre aux impératifs de la morale», déplorant que les médias puissent céder à la pression des réseaux sociaux. Depuis son annonce, un élan de soutien se développe sur Twitter, porté notamment par Caroline Fourest, qui note dans un tweet que l'on peut ne pas aimer ce dessin, regrettant par la même occasion «cette époque qui s'offense de tout, du crime comme de son commentaire» et qui «finira par nous faire croire que rien n'est grave. Puisque tout l'est».
Nicolas Bedos, auteur du récent livre «Incorrect. parce que l'irrévérence est trop précieuse pour être laissée aux imbéciles» (Le Cherche-Midi), a laissé éclater sa colère, en faisant référence au soutien à Charlie Hebdo et à la liberté de la presse.