Les libraires semblent avoir limité la casse en 2020 et ce grâce, notamment, à la fréquentation exceptionnelle de ces commerces après les deux périodes de confinement.
L'Observatoire de la librairie, outil généré par le Syndicat de la librairie française regroupant 368 librairies, a rendu ses chiffres pour l'année 2020 : l'activité globale des libraires a subi un recul de 3,3 % en 2020 par rapport à l'année 2019. Un chiffre qui montre une résistance plutôt bonne de ces commerces aux périodes de confinement. Cela grâce aux mois de juin (+32% d'achats en librairies) et décembre (+35%), les deux mois qui ont suivi les confinements. Le Syndicat note néanmoins que ces deux périodes ont «permis d'éviter une catastrophe». En réalité, une librairie sur cinq accuse une baisse de chiffre d'affaire supérieure à 10 %, et plus la taille de la librairie est grande, plus le chiffre d'affaire et important, plus l'activité se rétracte. Ce recul de seulement 3,3 % n'est donc pas représentatif de toutes les librairies.
La BD, la littérature et les livres pratiques pour sauver la librairie
Vers quelles lectures se sont tournés les consommateurs de livres ? Selon l'Observatiore de la librairie, la littérature dans son ensemble, dont le polar et la science fiction donc, ont généré 27 % des ventes, soit une évolution de 4,6 % des ventes habituelles de ce secteur du livre. Les livres pratiques ont également fait de belles performances en caisses avec un rebond de 6,5 %, contre les livres d'art ou de tourisme, qui ont logiquement vu leurs ventes chuter à cause de la fermeture des musées et des lieux culturels en général.
Au final, c'est bien la bande dessinée qui a fait mouche puisqu'elle a réalisé 15,9 % des ventes, et surtout marqué une évolution de 14,3 % des ventes dans ces commerces. On pourra citer des titres tels que le Lucky Luke de Jul, une des nombreuses nouveautés des grandes séries patrimoniales sorties avant Noël, ou encore le très attendu tome 5 de L'Arabe du futur de Riad Sattouf, véritables best-sellers de l'après confinement.
D'abord cataloguées comme commerces «non-essentiels», les librairies avaient dû fermer leurs portes une nouvelle fois pendant le second confinement, avant de bénéficier d'un grand soutien des lecteurs habituels comme occasionnels, grâce notamment au «click & collect», afin de résister (un peu) à la tentation d'achat sur les grandes plate-formes de ventes sur le Net. Ces commerces avaient finalement pu rouvrir début novembre et profiter ainsi de la vague d'achats de la période de Noël.
Reste à savoir si la rentrée littéraire d'hiver et son lot de stars de l'édition saura continuer à garder à flot le secteur des livres, avec en ligne de mire le Festival International de la BD d'Angoulême, cette année réduit dans un premier temps à la remise des prix fin janvier.