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Appel à manifester, recours devant le Conseil d'Etat : le monde de la culture ne décolère pas

Le monde de la culture se mobilise pour faire entendre sa colère après la décision du gouvernement de maintenir les salles de spectacle et de cinéma fermées au moins jusqu'au 7 janvier. [SEBASTIEN BOZON / AFP]

A la suite des annonces du Premier ministre de maintenir les salles de spectacle et de cinéma fermées au moins jusqu’au 7 janvier, le monde de la culture ne décolère pas. Entre recours auprès du Conseil d’Etat et appel à manifester dans les rues demain, mardi 15 décembre, artistes, fédérations et syndicats se mobilisent.

Pas question de rester les bras croisés devant une décision incomprise par une grande majorité du secteur. Alors que la CGT spectacle a appelé le monde du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel à se rassembler place de la Bastille à midi, demain, certains artistes ont déjà fait savoir qu’ils se mobiliseraient.

Dans un communiqué envoyé ce lundi, le théâtre de l’Atelier, qui gardera le rideau baissé comme toutes les salles de spectacle, a ainsi fait savoir qu'il comptait bien manifester son mécontentement, accompagné d'artistes de premier plan. « Mardi 15 décembre à 18h30, à l’heure même où nous aurions dû rouvrir nos portes, nous serons sur le trottoir, dans la rue, devant le théâtre de l’Atelier en compagnie des artistes Jacques Weber, François Morel, Audrey Bonnet… pour exprimer notre dégoût et notre colère ». Une initiative organisée alors que le théâtre voit dans cette décision de maintenir les lieux culturels fermés « un profond mépris à l’égard du secteur culturel tant nous atteignons une apogée en matière d’incohérence ». Et de préciser en amont que « Nous ne sommes pas des rebelles. Nous ne sommes pas des révolutionnaires. Nous ne sommes pas des agitateurs. Nous ne sommes pas fous, nous ne sommes pas inconscients. Nous ne sommes que des professionnels du spectacle vivant, responsables d’équipements culturels qui nous adaptons, sans cesse, avec sagesse, à ce contexte instable et hanté par l’incertitude. En retour, nous demandons juste à être traités avec respect, intelligence et discernement », invoquant notamment l’ouverture des centres commerciaux alors que « les théâtres, où pourtant toutes les mesures sanitaires sont scrupuleusement respectées et où aucun cluster particulier n’a été repéré, doivent demeurer portes close ». 

Un recours devant le Conseil d'Etat

Une gronde qui s’était déjà manifestée, dès vendredi 11 décembre, alors que plusieurs syndicats et professionnels du spectacle et du cinéma ont fait part de leur intention de déposer un référé pour contester les fermetures des salles de spectacle. Parmi eux : la Société des auteurs et compositeurs dramatique (SACD) avait notamment annoncé sur les réseaux, au lendemain des annonces du Premier ministre, qu’« avec des organisations professionnelles du spectacle vivant et du cinéma, (elle) entendait contester devant le Conseil d’Etat la fermeture des cinémas et théâtres» donnant « rendez-vous bientôt».

Dans la même ligne, le syndicat national des metteurs en scène (SNMS) s’est associé à cette démarche. « Aujourd’hui et pour la seconde fois cette année nos théâtres sont maintenus fermés. La cause sanitaire est invoquée. Pourtant aucun foyer de contamination n’a été constaté dans nos théâtres. Nous ne comprenons pas pourquoi il serait plus sûr de fréquenter les rayons des supermarchés, les transports en commun, les trains, les avions, les halls de gare ou les grands magasins, plutôt que nos théâtres » a écrit le SNMS, rejoignant ainsi la SACD. 

De leurs côtés, plusieurs théâtres dont le Rond-Point, le théâtre Paris Villette ou encore le Monfort théâtre ont également indiqué saisir le Conseil d’Etat, soulignant une inéquité de traitement. « La décision du chef de l’Etat de laisser les lieux de culte ouverts et les théâtres et cinémas fermés est profondément injuste. Au-delà de l’économie, elles les atteints aussi par un terrible sentiment de mépris et d’inéquité » ont-ils fait savoir. « Il ne s’agit pas de nier la gravité de la situation. (…) Il ne s’agit pas de défendre une « boutique », mais « chacun est en droit d’exiger des mesures justes » poursuivaient-ils, enfonçant le clou alors qu'une large majorité des professionnels du secteur pointe du doigt des décisions incohérentes. 

Un sentiment d’incompréhension qui fait aussi bondir la direction de la Scala Paris qui demande, elle aussi, la réouverture des salles dans un communiqué dévoilé ce lundi 14 décembre. « Consternation, incompréhension, colère, et après ? résignation ? Certainement pas ! …. On ne comprend pas pourquoi le gouvernement nous montre du doigt comme un lieu dangereux, au point que nous sommes les seuls fermés avec les restaurants, les cinémas et les télécabines », écrivent dans un communiqué Mélanie et Frédéric Biessy à la tête du théâtre qui avaient inauguré, quelques jours avant le reconfinement, une nouvelle petite salle dans l’enceinte de la Scala Paris. Et de conclure cette fois en s’adressant au public : « Heureusement, il y a vous. S’il y a bien une chose dont nous ne doutons pas c’est de vous (…) de votre présence, dès que nous rouvrirons nos portes ». Le public avait en effet répondu présent à la rentrée, lors de la réouverture des salles de spectacle. Reste à savoir désormais, quelles seront les conclusions du Conseil d'Etat.  

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