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Une pétition demande au gouvernement d'ouvrir les librairies

Les librairies ont dû fermer leurs portes ce vendredi 30 octobre, premier jour du reconfinement en France Les librairies ont dû fermer leurs portes ce vendredi 30 octobre, premier jour du reconfinement en France. [Ugur Akdemir / Unsplash]

Une pétition en ligne demande au gouvernement de revenir sur sa décision de fermer les librairies pendant le confinement.

Jeudi 29 octobre déjà, après un communiqué du Syndicat des Librairies et celui de l'Edition demandant une dérogation pour l'ouverture des librairies, le jury du Prix Goncourt, suivi de près par celui de l'Interallié, annonçaient annuler leurs prix si les librairies n'ouvraient pas.

Ce vendredi sur les ondes de France Info, le journaliste et animateur de La Grande librairie (France 5), François Busnel, s'est fait le relais d'une pétition en ligne. En outre, il a publié sur son compte Instagram une lettre adressée au président de la République, Emmanuel Macron.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Monsieur le Président, Je vous fais une lettre, avec tous les libraires de France, tous les éditeurs de France, tous les écrivains de France et, surtout, tous les lecteurs de France, une lettre que vous lirez peut-être... Ce matin sur la radio France Info, à 7h20, j’ai plaidé pour l’ouverture des librairies. Ouvrir les librairies, ce n’est pas faire une exception, c’est la norme : le combat contre l’obscurantisme qui nous menace passe par la lecture. Je pourrais développer plus encore : tout est dans cette lettre qui est devenue une « pétition », initiée par le Syndicat des Libraires (SLF), le Syndicat des Editeurs (SNE) et tous les non syndiqués qui défendent la lecture dans ce pays (les millions de lecteurs qui fréquentent les librairies...) : s’il vous plaît, laissez les libraires ouvrir, ils rivalisent d’inventivité et se battent comme des fous pour que nous puissions lire. Aujourd’hui, ils savent servir les livres en respectant toutes les mesures sanitaires. L’enjeu est immense. Cette pétition sera en ligne dans quelques heures sur les reseaux Sociaux de La Grande Librairie et je demande à tous ceux qui le souhaitent de la signer. Et nous viendrons vous la remettre, masqués et en respectant les gestes barrières, dès que vous nous y inviterez. Merci ! @lagrandelibrairie #slf #sne #cpe #jesoutiensmalibrairie Affiche créée par @mathieupersan

Une publication partagée par François Busnel (@francoisbusnel) le

Le journaliste explique ainsi que cette lettre ne constitue pas une demande personnelle mais relève d'une démarche collective, celle du «Syndicat des Libraires (SLF), du Syndicat des Editeurs (SNE) et de «tous les non syndiqués qui défendent la lecture dans ce pays (les millions de lecteurs qui fréquentent les librairies...)».

Un combat contre l'obscurantisme

«Nous avons tous entendu le président de la République nous dire "Nous sommes en guerre". Pourquoi nous priver du meilleur bataillon pour nous permettre d'affronter l'obscurantisme ? », s'interroge le critique littéraire au lendemain de l'attaque sanglante de Nice.

«Les librairies, c'est le seul endroit peut-être où vous pouvez faire disparaître, avec les bibliothèques, toute théorie du complot. Parce que vous avez des livres qui racontent des histoires, qui expliquent que les choses ne sont pas noir ou blanc, et contre un livre unique, quel qu'il soit, il y a les livres. C'est aussi l'endroit où vous pouvez vous armer avec des armes efficaces contre le réel. C'est l'endroit où vous pouvez trouver de l'espoir, trouver de la consolation», note-t-il sur France Info.

Une démarche économique et responsable

Dans sa lettre, François Busnel félicite les efforts des libraires «qui se battent comme des fous» pour donner aux gens envie de lire tout en respectant, depuis le déconfinement, les conditions sanitaires prônées par le gouvernement. Sur France info, le journaliste explique à quel point les librairies ont besoin d'être ouvertes, «pas simplement pour préserver un commerce, mais parce qu'il y a des millions de personnes dans ce pays et on l'a vu juste après le premier confinement, qui ont envie de lire, qui ont besoin de lire», mettant en garde contre le formidable cadeau qu'une telle mesure ferait aux géants d'Internet.

Pour l'animateur, il y a urgence : «fermer les librairies, c'est condamner tout un pan de l'économie culturelle, sans doute à vaciller, pour certains à disparaître», se désole-t-il.

Emmanuel Macron est le «président des livres», selon François Busnel qui se réjouit d'avoir entendu le candidat parler de littérature pendant sa campagne. «Je crois que c'est une formidable opportunité d'être en accord avec ses actes», note-t-il.

Alors que Roselyne Bachelot avait confirmé jeudi 29 octobre que les librairies restaient fermées en étant néanmoins autoriser à pratiquer le «click & collect», ce matin, le groupe Fnac-Darty maintenait ses portes ouvertes.

Cette pétition en ligne devrait être apportée prochainement à l'Elysée, promet François Busnel, afin d'espérer faire basculer les décisions du président Macron.

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