Un mois après avoir rouvert leurs portes, les cinémas français peinent à attirer les spectateurs. Les raisons de ce retour en demi-teinte ? Une jauge limitée en raison de la crise sanitaire, l’absence de blockbusters, et une météo ensoleillée.
Même si la fréquentation hebdomadaire - grâce notamment à la comédie «Divorce Club» de Michaël Youn qui enregistre 240.000 entrées depuis sa sortie le 14 juillet - a repassé cette semaine le cap du million d'entrées, elle reste néanmoins trois fois moins importante qu'en temps normal. Elle est en effet en retrait de 78% par rapport à la même période l’an dernier, selon des chiffres récents dévoilés par CBO Box-office.
«Les gens ont été à l'intérieur pendant le confinement, ils veulent être à l'air libre, au bar ou au restaurant, d'autant qu'il fait beau», explique Aurélie Delage, exploitante du Cinémascop Mégarama de Garat, en Charente, qui refuse de fermer son établissement car «le public a besoin de repères».
Comme dans le reste de la France, le cinéma de Garat manque de «locomotives», des grosses sorties, américaines le plus souvent, susceptibles d'attirer les foules, à l’instar du très attendu «Tenet» de Christopher Nolan dont la sortie vient d’être repoussée pour la troisième fois.
Christopher Nolan's #Tenet delayed indefinitely https://t.co/YBJBdsAgnw
— Variety (@Variety) July 20, 2020
«Les salles, au niveau européen, souhaitent que les studios américains dérogent au système des sorties mondiales» et sortent leurs blockbusters «dès l'été» sur le Vieux Continent, sans attendre la réouverture des salles de l'autre côté de l'Atlantique, explique Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français.
Des ressorties pour redonner envie aux spectateurs
Quant aux films qui ont fait le pari de sortir malgré tout, certains peuvent espérer une carrière honorable, sur des écrans moins encombrés que d'habitude. «Tout simplement noir», comédie de Jean-Pascal Zadi qui s’amuse des stéréotypes raciaux et du communautarisme, a connu un relatif bon démarrage en juillet, avec plus de 400.000 entrées en deux semaines.
«Il y a une offre qui n'est pas pléthorique en ce moment, profitons-en pour avoir de la visibilité et proposer une comédie un peu rigolote aux gens, qui les fasse voyager», a déclaré, à l'AFP, David Caviglioli, coréalisateur de «Terrible Jungle», une parodie de film d'aventure au casting alléchant, où Catherine Deneuve donne la réplique à Vincent Dedienne et Jonathan Cohen, et qui sortira le 29 juillet.
«Il y a des gens qui vont avoir plaisir à retourner au cinéma», assure de son côté le réalisateur Mathieu Kassovitz, qui ressort «La Haine», film générationnel sur les banlieues et les violences policières, vingt-cinq ans après. Les acteurs du secteur du 7e art tentent donc de rester optimistes.