Quoi de mieux qu'un bon polar pour bien déconnecter pendant ses vacances ? Pour faire le plein d'idées, voici une sélection de 5 livres à suspense que vous ne pourrez pas lâcher cet été (promis).
«Le jour où Kennedy n'est pas mort» de R.J. Ellory
L'auteur des «Anonymes» plonge cette fois ses lecteurs dans l’Histoire récente des Etats-Unis, ou plutôt dans une délicieuse uchronie. Et si John F.Kennedy n’était pas mort ce 22 novembre 1963 ? Ce jour là, le convoi présidentiel traverse bien Dallas, Jackie est toujours aussi belle dans son tailleur rose et... rien. Kennedy va alors briguer un deuxième mandat mais son frère n'est pas de cet avis. Dans «Le jour où Kennedy n’est pas mort», le Président des Etats-Unis saura-t-il néanmoins échapper à son destin ? Parallèlement, un photojournaliste se penche sur le suicide suspect de son ex-petite amie, qui enquêtait sur les scandales du clan Kennedy. Comme à son habitude, R.J. Ellory se tourne vers la face B de l'Amérique, ausculte les fêlures de l'être humain, et livre un récit à rendre paranoïaque un moine bouddhiste.
Le jour où Kennedy n'est pas mort, R.J.Ellory, éditions Sonatine, 22 €.
«Arrêt d'urgence» de Belinda Bauer
Le coup de la panne. Jack et ses deux petites soeurs attendent, sur le bas côté de l'autoroute et dans une chaleur étouffante, leur mère, enceinte, partie chercher de l'aide dans cette banlieue londonienne désertique... C'est la dernière fois qu'ils la verront vivante. Trois ans plus tard, Jack se glisse dans les maisons du voisinage à la recherche de nourriture pour donner un peu à manger à ses petites soeurs, l'inspecteur Marvel enquête mollement sur des cambriolages autour d'un voleur insaisissable surnommé «Boucle d'or», et une femme enceinte est réveillée en pleine nuit par ... un cambrioleur (décidément !) qui lui laisse un mot à glacer le sang des plus téméraires. Nommé pour le Man Booker Prize, ce polar est signé de l'auteure anglaise Belinda Bauer («Cadavre 19», «L'Appel des ombres», «Sous les bruyères»). Délestez-vous de vos certitudes et plongez dans ce roman à suspens exquis, et ses personnages un peu paumés que Charles Dickens auraient certainement appreciés.
Arrêt d'urgence de Belinda Bauer, Belfond noir, 400 p., 20,90 €.
«Il était deux fois» de Franck Thilliez
Avril 2008. Lieutenant de gendarmerie, Gabriel Moscato est sur les dents depuis plus d'un mois : sa fille reste introuvable. En quête d'indices, il se rend à l'hôtel de la Falaise de la vallée de l'Arve et se met à éplucher le registre de la chambre 29. Epuisé, il s'endort... Pour se réveiller suite à un grand bruit. Il s'aperçoit alors qu'une pluie d'oiseaux morts s'abat sur le parking. Et comme si cela ne suffisait pas à le déboussoler, il comprend également qu'il n'est plus dans la chambre 29 mais en chambre 7, et que l'année en cours est 2020. Si Franck Thiliez et ses romans vendus à plus de six millions d'exemplaires ne sont plus à présenter, cet épais roman de 500 pages s'avère encore un peu plus addictif que les précédents. Les fans du romancier pourront retrouver l'univers de Caleb Tracksman («le manuscrit inachevé»). Les autres pourront tout aussi bien profiter du style encore un peu plus abouti et toujours plus noir de l'auteur de «La chambre des morts». Du très bon Thilliez.
Il était deux fois, de Franck Thilliez, Fleuve noir, 528 p., 22,90€.
«Femmes sans merci» de Camilla Lackberg
Ingrid, Brigitta et Victoria, vivent toutes trois l'horreur au sein de leurs cellules familiales. Brigitta est battue par son mari, Ingrid - qui a mis sa carrière entre parenthèse pour élever sa fille - est trompée par son époux, quand Victoria, d'origine russe - choisie «sur catalogue» depuis la Suède - se retrouve prisonnière d'un mariage avec un homme aussi macho qu'alcoolique. Elles décident - via un forum sur le Net - de monter un plan pour en finir avec leurs vies de soumission. En seulement 144 pages, Camilla Lackberg fait surgir le suspense dans une novella qui ne tourne pas autour du pot. En peu de mots, elle donne un visage et une voix à ces femmes blessées et déroule avec talent des cheminements personnels bourrés d'erreurs et donc d'humanité. Au final, elle fait basculer la réalité dans un engrenage de choix irrémédiables, dont on en sort K.O.
Femmes sans merci, Camilla Läckberg, Actes Sud, 144 p., 14,90€.
«L'énigme de la chambre 622» de Joël Dicker
«L’énigme de la chambre 622» (éd. De Fallois), le nouveau roman de Joël Dicker (repoussé fin mai en raison de la crise sanitaire) était - à juste titre - très attendu par ses fans. L'auteur de «La vérité sur l'affaire Harry Quebert» tisse une intrigue sur plus de trente ans autour d'une nouvelle affaire de crime, perpétré cette fois dans la Suisse natale du romancier. Parallèlement, le romancier rend un vibrant hommage à Bernard de Fallois, son éditeur décédé en 2018. Il parvient à créer par touches un grand tableau autour du poids de l'héritage, composé de personnages attachants et éminement romanesques, dont son double littéraire qui mène ici l'enquête.
L'énigme de la chambre 622, de Joël Dicker, éd. De Fallois, 576 p., 23 €.