Le Festival de Cannes a dévoilé ce mercredi une liste de 56 films qui constitue la sélection officielle 2020, sans Palme d'or, ni tapis rouge. Ces derniers bénéficieront de ce label en l'absence de manifestation cette année, annulée en raison de l'épidémie de coronavirus.
Le président du Festival, Pierre Lescure, qui a été reconduit pour un troisième mandat, et le délégué général, Thierry Frémaux, ont présenté cette sélection en direct du cinéma UGC Normandie, à Paris, à 18h. Un événement qui a été retransmis en clair sur Canal+, ainsi que sur le site du Festival et l’ensemble des réseaux sociaux. Contrairement aux autres années, les films ne sont pas structurés en sections comme la compétition - qui est la plus prestigieuse - ou les catégories «Hors compétition», «Un certain regard» ou «Séances spéciales».
«Cette sélection, elle est là, et elle est belle. Elle dit que le cinéma, qui a disparu des salles pendant trois mois en 2020, et pour la première fois depuis leur création par Lumière le 28 décembre 1895, est plus vivant que jamais», a précisé Thierry Frémaux, en charge de la sélection, dans un texte transmis à la presse avant l'annonce des films.
— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) June 3, 2020
Au total, ce sont 2 067 longs métrages qui ont été reçus cette année, dépassant pour la première fois la barre des 2 000 (après 1 845 en 2019), démontrant ainsi que les réalisateurs ont travaillé dur et n'ont pas baissé les bras. «La crise et le ralentissement des processus de post-production n'auront donc pas eu d'impact sur l'envoi des films en sélection», a précisé Thierry Frémaux. Le Festival a retenu au final seulement trois films de moins que l'an dernier (59 en 2019, 56 en 2018), et «entend être présent pour accompagner ces films» qui bénéficieront du label Cannes 2020, et «en soutenir la carrière en France et à l'étranger», indique-t-il.
Sur ces 56 titres, certains étaient très attendus comme «The French Dispatch» de Wes Anderson ou les deux films signés par le réalisateur britannique oscarisé Steve McQueen, auteur de «Twelve Years A Slave». En revanche, à l’instar de «Benedetta» de Paul Verhoeven finalement attendu en mai 2021, des films pourtant appréciés par le comité de sélection, sont absents de la sélection car les sociétés de production ont préféré reporter leur sortie à l’hiver ou au printemps prochain.
Cette sélection est marquée par un nombre élevé de premiers longs métrages : 15 (soit 26,7% du total), contre 10 en 2019 (17%). Le nombre de films réalisés par des femmes est également en hausse : 16 (contre 14 en 2019), soit 28,5% (contre 23,7% l'an dernier). Le cru 2020 «fait la part belle aux pays habituellement bien représentés sur la Croisette (Etats-Unis, Corée, Japon, Angleterre)», et «accueille des territoires rares ou en introduit de nouveaux (Bulgarie, Géorgie, Congo)». Mais cette sélection est aussi fortement française. Cannes a ainsi retenu 21 films français cette année, soit 8 de plus que l'an dernier. Parmi ces films, 8 sont réalisés par des femmes (38%) et 9 sont des premiers films (42%).
Les fidèles
«The French Dispatch», de Wes Anderson
«Eté 85», de François Ozon
«Asa ga Kuru» (True Mothers), de Naomi Kawase
«Lovers Rock», de Steve McQueen
«Mangrove», de Steve McQueen
«Druk» (Another Round), de Thomas Vinterberg
«ADN» (DNA), de Maïwenn
«Last Words», de Jonathan Nossiter
«Heaven : To The Land of Happiness», d’Im Sang-soo
«El olvido que seremos», de Fernando Trueba
«Peninsula», de Yeon Sang-ho
«In the Dusk» (Au crépuscule), de Sharunas Bartas
«Des hommes», de Lucas Belvaux
Les nouveaux venus
«The Real Thing», de Koji Fukada
«Passion simple», de Danielle Arbid
«A Good Man», de Marie-Castille Mention-Schaar
«Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait», d’Emmanuel Mouret
«Souad», d’Ayten Amin
«Limbo», de Ben Sharrock
«Rouge» (Red Soil), de Farid Bentoumi
«Sweat», de Magnus von Horn
«Teddy», de Ludovic et Zoran Boukherma
«February» (Février), de Kamen Kalev
«Ammonite», de Francis Lee
«Un médecin de nuit», d’Elie Wajeman
«Enfant terrible,» d’Oskar Roehler
«Nadia, Butterfly», de Pascal Plante
«Here We Are», de Nir Bergman
Film à sketches
«Septet : the story oh Hong Kong», de Ann Hui, Johnnie To, Tsui Hark, Sammo Hung, Yuen Woo-Ping et Patrick Tam
Les premiers films
«Falling», de Viggo Mortensen
«Pleasure», de Ninja Thyberg
«Slalom», de Charlène Favier
«Casa de antiguidades» (Memory House), de Joao Paulo Miranda Maria
«Broken Keys» (Fausse note), de Jimmy Keyrouz
«Ibrahim», de Samir Guesmi
«Beginning» (Au commencement), de Dea Kulumbegashvili
«Gagarine», de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
«16 printemps», de Suzanne Lindon
«Vaurien», de Peter Dourountzis
«Garçon chiffon», de Nicolas Maury
«Si le vent tombe» (Should The Wind Fall), de Nora Martirosyan
«John and The Hole», de Pascual Sisto
«Striding into The Wind» (Courir au gré du vent), de Wei Shujun
«The Death of Cinema and My Father Too» (La Mort du cinéma et de mon père aussi), de Dani Rosenberg
Les documentaires
«En route pour le milliard», de Dieudo Hamadi
«The Truffle Hunters», de Michael Dweck et Gregory Kershaw
«9 jours à Raqqa», de Xavier de Lauzanne
Les comédies
«Antoinette dans les Cévennes», de Caroline Vignal
«Les deux Alfred», de Bruno Podalydès
«Un triomphe», d’Emmanuel Courcol
«Le discours», de Laurent Tirard
«L’origine du monde», de Laurent Lafitte
Les films d’animation
«Aya to Majo», de Goro Miyazaki
«Flee», de Jonas Poher Rasmussen
«Josep», d’Aurel
«Soul», de Pete Docter