Si les salles de concerts sont encore fermés, il est néanmoins possible de se procurer des CD et des vinyles pour écouter de la musique et célébrer ce déconfinement tant attendu. Voici une sélection de nouveautés à paraître avant l’arrivée de l’été.
«For their love», d’Other Lives
Originaire des vastes plaines de l’Oklahoma, le groupe de Jesse Tabish revient après cinq ans d’absence avec un quatrième album pop folk magistral. Ce dernier a été enregistré dans une maison en forme de A cachée dans une forêt de l’Oregon. «Quand nous (l’)avons trouvé(e), j'ai su instinctivement que cet endroit serait celui du prochain album, avec le son que je voulais. Cette maison entourée d'arbres, dans les bois, c'est là où nous vivons avec ma femme (Kim), là où nous avons aménagé un studio, joué avec le groupe. C'est comme si nous avions vécu à l'intérieur du disque», a expliqué le leader dans un entretien accordé à l’AFP. Des textes précieux, des arrangements sophistiqués et lyriques et des compositions qui donnent envie de s’évader après des semaines confinées - et cela malgré une pointe de nostalgie - et font penser à celles d’Ennio Morricone.
«Chromatica», de Lady Gaga
La nouvelle a ravi tous les Little Monsters de la planète. Reporté en raison de l’épidémie de coronavirus, le sixième et nouvel album de Lady Gaga, baptisé «Chromatica», est finalement sorti le 29 mai. Cet opus pop dance qui s’inspire des sons des années 1980 et 1990, comprend des titres entraînants comme le single «Stupid Love» et ses 80 millions de vues sur YouTube, ainsi que des collaborations avec des artistes tels qu’Ariana Grande, qui s’invite sur le morceau «Rain on me».
«Johnny 69», de Johnny Hallyday
Après avoir dévoilé le titre inédit «La nuit avec moi» enregistré en décembre 1968 à l’Olympic Sound Studio de Londres, Universal Music présente un coffret qui devrait ravir les fans endeuillés de Johnny Hallyday, mort en 2017. «Johnny 69», dont la pochette est une photo du rockeur alors jeune et coiffé d’un bandeau, se compose de pépites assez rares ainsi que des live jamais édités, soit plus de quarante minutes de musique. Des enregistrements studio de 1969 ont été retrouvés parmi les bandes multipistes originales de l’album «Rivière… ouvre ton lit», et sont ajoutés à des extraits de concerts donnés par Johnny Hallyday au Palais des Sports de Paris le 26 avril, et à Port Barcarès le 9 août de la même année.
«Pas peur», de L.E.J
Lucie, Elisa et Juliette, qui forment le trio L.E.J reviennent avec un troisième album, dont le titre prémonitoire évoque la crise sanitaire actuelle, mais que ces «trois mousquetaires au féminin» tentent de surmonter en musique. Avant sa sortie officielle le 29 mai, «Pas peur» était disponible en précommande sur le site des filles, et dont un euro pour chaque achat a été reversé à la Fondation des femmes. Seize nouveaux morceaux bercés par des cordes et le combo piano-voix pour lesquels L.E.J a parfois fait appel à des artistes comme Bigflo et Oli, Chilla, Youssoupha et Fakear.
«These two windows», d’Alec Benjamin
A 25 ans, il est la nouvelle révélation pop de la scène musicale internationale. Ce jeune auteur, compositeur et interprète américain, révélé grâce au tube «Let me down slowly» avec Alessia Cara, débarque avec un album intitulé «These two windows». Une voix rapidement identifiable, une guitare acoustique pour alliée, et dix compositions, dont «Demons», «Oh my god» et «Jesus in LA», qui sonnent comme la bande originale à écouter pendant cette période post-confinement.
«Hyper», d’Hervé
C’est une «hyper» bonne nouvelle pour tous ceux qui ont découvert le jeune artiste en train de faire sauter des crêpes en claquettes dans sa cuisine pendant le confinement. Un instant de vie mis en scène dans le clip de «Si bien du mal», extrait du premier album d’Hervé attendu le 19 juin. Avant de se lancer en solo, cette nouvelle pépite de la scène française faisait partie du groupe Postaal. Grâce à son EP, «Mélancolie F.C», sorti en 2019, dont «Cœur poids plume», Hervé a frappé fort. Et avec ses textes français et ses compositions pop électro, nul doute que son premier opus fera des adeptes.
«Rough & Rowdy Ways», de Bob Dylan
Ces derniers mois, assigné à résidence, Bob Dylan n’a pas chômé puisqu’il a dévoilé pas moins de trois chansons originales, dont «Murder Most Foul», un morceau fleuve de près de 17 minutes évoquant notamment l’assassinat du président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy. Ils feront partie des dix morceaux qui composeront son nouvel album, «Rough & Rowdy Ways», à paraître le 19 juin. S’il a dévoilé ces dernières années des albums de reprises des classiques interprétés par Frank Sinatra, l’Américain de 78 ans, qui a reçu le prix Nobel de littérature en 2016 reviendra cette fois-ci avec un disque inédit. Le premier depuis huit ans.
«Frenchy», de Thomas Dutronc
Sur son cinquième album studio à paraître le 19 juin, le fils de Jacques Dutronc et de Françoise Hardy revisite des grands classiques du jazz en compagnie d’invités prestigieux comme Diana Krall, Billy Gibbons, ou encore Jeff Goldblum. Iggy Pop, alias L’Iguane, pose sa voix sur le morceau «C’est si bon», qui ouvre ce disque et a été enregistré à Miami. Le barbu de ZZ Top a quant à lui repris le titre «La vie en rose» à Los Angeles. Sur cet opus, Thomas Dutronc s’amuse aussi à réinventer certains des tubes de la French Touch : «Get lucky» des Daft Punk et «Playground love» d’Air. Avant que l’épidémie de coronavirus ne vienne paralyser le monde entier, le chanteur et musicien voulait emmener ces titres en tournée. Il faudra attendre avant de les entendre jouer sur scène. Un deuxième volume serait également dans les tuyaux.
«Sommeil levant», d’Hoshi
Son nom de scène signifie «étoile» en japonais. Et on peut dire que depuis son premier album «Il suffit d’y croire» dévoilé en 2018, Hoshi brille sur la chanson française. De son vrai nom Mathilde Gerner, cette artiste originaire de Versailles qui a été nommée cette année dans la catégorie Révélation scène aux Victoires de la musique, signe un deuxième opus très personnel dont elle a écrit et composé toutes les chansons. Quatorze au total. Dans son univers coloré empreint de sons pop rock avec un soupçon de tonalités urbaines, Hoshi nous raconte son enfance, ses doutes, sa vie d’artiste et ses combats alors qu’elle a été la cible de propos lesbophobes.
«Domesticated», de Sébastien Tellier
Cela faisait six ans, depuis «L’aventura», qu’il n’avait pas sorti un nouvel album. Auteur de «La ritournelle», Sébastien Tellier revient avec un album intitulé «Domesticated», titre trouvé par son amie Sofia Coppola qui fait écho au confinement, où chacun s’est retrouvé à passer son temps entre quatre murs, avec souvent pour programme cuisine et tâches ménagères. «Je me suis marié, je suis devenu père. Et, de chien fou, je suis passé directement à domestiqué, mais pas pour rigoler», expliquait récemment l'artiste au micro de France Info. Des morceaux planants, empreints d’un certain romantisme, à l’instar de «Stuck in a Summer Love» qui donne envie de prendre la route des vacances.