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Quels sont ces «petits» musées autorisés à rouvrir dont parle Edouard Philippe ?

La Cité de la BD d'Angoulême accueille chaque année plus de 200 000 visiteurs par an La Cité de la BD d'Angoulême accueille chaque année plus de 200 000 visiteurs par an. [© Cité de la BD]

Ce mardi 28 avril, Edouard Philippe a annoncé que les «grands musées» allaient rester fermer après le 11 mai. Quels sont ces «petits» musées qui pourraient rouvrir ?

Les grands musées doivent donc garder portes closes car ils pourraient attirer «un grand nombre de visiteurs hors de leur bassin de vie», alors que les «petits», eux, pourront réouvrir dès le 11 mai «parce qu'ils peuvent fonctionner plus facilement en respectant les règles sanitaires», selon le Premier Ministre.

Comment définir un petit musée ?

Comment différencier un «petit» musée d'un «grand» musée ? Si l'on peut se douter que des institutions telles que le Louvre, le musée d'Orsay ou le Museum d'Histoire Naturelle de Paris resteront fermées à la date du 11 mai, qu'en est-il des lieux intermédiaires tels que le «petit» musée Jacquemart-André, parisien, donc soumis à un fort flux de visiteurs, ou encore le «grand» musée d'Art de Nantes, de grande superficie mais moins susceptible d'attirer des visiteurs venus de loin ?

Un petit musée se définit-il par sa superficie ? Par sa fréquentation ? Par l'importance de ses collections ? Il y aurait de quoi vexer les directeurs des «petits musées». Pierre Lungheretti, directeur général de la Cité de la BD à Angoulême, n'entend pas de jugement de valeurs dans ce message : «il faut replacer cette déclaration dans le contexte de la crise sanitaire actuelle. Je pense qu'il faut l'apprécier sous son prisme quantitatif, en fonction du flux de visiteurs. Le musée Hergé de Louvain-La-Neuve comme le musée Ingres de Montauban sont des musées uniques au monde avec de formidables collections mais ils ne drainent pas plus de 100 000 visiteurs par an», explique Pierre Lungheretti, qui confie être en pleine réflexion quant à la réouverture de la Cité de la BD. «On doit encore réfléchir, mais il me semble possible, contrairement à d'autres sites faisant partie de la Cité, de faire respecter sur les 1700 mètres carrés du musée quelques mesures barrières», précise-t-il.

A ce jour, le ministère de la Culture a donné néanmoins quelques indices : l'ouverture d'un musée «dépendra des circonstances locales (département vert ou rouge) et de la capacité du lieu, sous la responsabilité de son exploitant, à mettre en oeuvre les mesures sanitaires notamment la distanciation physique», selon le service de communication de Franck Riester. En d'autres termes, dans un département pas trop impacté par la circulation du virus, chaque directeur de musée, prendra la responsabilité d'ouvrir ou non, son établissement.

Une évolution au cas par cas

En attendant de prendre les décisions qui s'imposent, ces musées ont le regard tourné vers le ministère de la Culture. A l'instar de Cyrille Sciamma, directeur général du musée des impressionnismes de Giverny, beaucoup de directeurs de ces établissements confient pour l'instant garder leurs espaces de visites fermés en attendant les directives du gouvernement via les DRAC (Directions régionales des affaires culturelles).

Si le musée des impressionnismes n'a une taille en rien comparable au musée d'Orsay, il reçoit chaque saison (de début avril à mi-novembre) plus de 200 000 visiteurs. La question se pose donc. En attendant une réouverture du lieu (peut-être) en juin, l'exposition «Plein air. De Corot à Monet» sera maintenue uniquement virtuellement sur le Web, et notamment à travers les réseaux sociaux du musée.

Côté monuments nationaux disseminés un peu partout sur le territoire, l'affaire est déjà pliée : selon les représentants des Centre des Monuments Nationaux (CMN), aucun monument historique appartenant à ce réseau n'ouvrira le 11 mai. En attendant, les férus d'architecture, d'Histoire et d'art peuvent se rendre sur les différents site Internet et les réseaux sociaux concernés avec le hashtag #CultureChezNous.

Le gouvernement va néanmoins devoir donner rapidement ses directives. Car les intérêts culturels d'une région participent du choix des destinations de nombreux vacanciers. «Fermer la Cité de la BD impacte forcément le tourisme de notre département qui est emblématique du neuvième art. Néanmoins, je crois que les Français ont peut-être d'autres préoccupations en ce moment», relève le directeur général de la Cité de la BD, par ailleurs soucieux de l'avenir du secteur culturel dans sa globalité. «Si je suis, certes, inquiet pour mon établissement, je suis encore plus préoccupé pour l'avenir des auteurs de BD, déjà très fragilisés avant la crise. Mais on va se mobiliser et continuer à mettre nos idées sur la table», indique ce passionné de neuvième art.

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