Luis Sepulveda est mort du Covid-19, a annoncé ce jeudi 16 avril, sa maison d'édition. Le romancier prolifique laisse derrière lui quelques pépites de la littérature pour tous les âges. Sélection.
Le vieux qui lisait des romans d'amour (1992)
Succès planétaire, «Le vieux qui lisait des romans d'amour» (éd. Métailié) est de loin le livre le plus populaire de l'écrivain chilien décédé à l'âge de 70 ans. Cette histoire d'un homme (passionné de romans d'amour) chargé de tuer un félin accusé de s'attaquer aux hommes dans la forêt, est une ode à la nature et un plaidoyer habile contre la violence humaine. Comme la plupart de ses romans, ce livre rédigé d'abord en espagnol a été écrit pour qu'il soit accessible au plus grand nombre : grand admirateur d'Hemingway, Luis Sepulveda possède ce même talent à conter une histoire constituée de différents niveaux de lecture.
Le vieux qui lisait des romans d'amour, éd. Métailié, 9€ (poche).
Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler (1996)
Ce court livre au titre cocasse s'est écoulé à 5 millions d'exemplaires à sa sortie, et a été adapté depuis en film d'animation. Destiné aux «8 à 88 ans», ce conte aux allures très simples se révèle plus profond qu'il n'y paraît. L'histoire est celle d'un gros matou, père adoptif d'une mouette qui, en grandissant, lui demande de lui apprendre à voler. Le chat va devoir faire appel à ses amis félins et organiser une chaîne de solidarité afin d'enseigner à sa petite protégée les rudiments de l'art de voler. L'occasion pour l'auteur d'aborder les thèmes de la solidarité, l'entraide, la tolérance mais aussi les dangers de l'écologie et de la pollution. Très actuel donc.
L'ombre de ce que nous avons été (2010)
Très jeune, l'auteur a milité dans les jeunesse communistes au Chili, ce qui lui valut une arrestation sous le régime de Pinochet, puis un exil en Espagne. De ces années de militantisme, l'écrivain se souvient avec «L'ombre de ce que nous avons été». L'histoire est celle de trois anciens militants de gauche, condamnés à l'exil sous le régime de ce même Pinochet. Trente-cinq ans après, tous trois se retrouvent pour participer à une action révolutionnaire, jusqu'à ce que leur dessein soit stoppé par un coup du sort grotesque. Ce très beau livre, lauréat du prix Primavera en 2009, s'avère une sincère injonction à ne pas oublier, comme une ode aux perdants, ceux qui ne baissent, malgré tout, jamais les bras.