Alors que les salles sont fermées jusqu’à nouvel ordre, une modification temporaire du «code du cinéma» a été votée, permettant aux films à l'affiche juste avant le 14 mars, ou qui devaient sortir pendant le confinement, d'être proposés directement en vidéo à la demande.
C'est une mesure exceptionnelle qui a été prise mercredi par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), à l'issue d'un conseil d'administration exceptionnel entre le ministère de la Culture et les grandes instances du 7e art. Cette modification bouleverse la chronologie des médias instaurée jusqu'à présent en France.
La législation prévoit en effet que les films soient diffusés en ligne seulement quatre mois après leur premier jour d’exploitation en salle. Pour répondre à la demande des acteurs du secteur du 7e art fragilisés par la crise sanitaire, il a été décidé que les longs-métrages qui ne sont pas encore sortis en salle, ou l'ont été juste avant la fermeture officielle des cinémas le 14 mars (à minuit), comme la comédie «La bonne épouse» de Martin Provost, puissent bénéficier soit d’une diffusion anticipée sous forme de vidéo à la demande - sans attendre le délai officiel de quatre mois -, soit de profiter d'une ressortie quand les salles pourront rouvrir leurs portes.
Cette dérogation qui devrait réjouir de nombreux producteurs, à l'instar de Marc Irmer qui se déclarait «pour l'ouverture directe de la VOD», alors que le film «Un fils» de Mehdi M. Barsaoui, qu'il a produit et sorti le 11 mars, n'était resté que quelques jours à l'affiche avant de sombrer dans l'oubli.
Je suis le producteur de #UnFils de Mehdi Barsaoui sorti mercredi 11 et dans le contaexte, je suis pour l'ouverture de la VOD en attendant la réouverture des salles. Tous ces efforts, pour n'être vu que 4 jours...c'est trop frustrant.
— Marc Irmer (@marcdolcevita) March 15, 2020
Quelque 31 films vont pouvoir en bénéficier comme «1917» de Sam Mendes ou «Invisible Man» avec Elisabeth Moss. A noter que cette mesure exceptionnelle ne s'applique pas à des plates-formes de SVOD (VOD avec abonnement) comme Netflix, lesquelles doivent respecter un délai de trente-six mois après la sortie dans les salles de cinéma.