L'autobiographie du réalisateur américain Woody Allen paraîtra en français ce mercredi 3 juin aux éditions Stock. Maintes fois repoussées en raison du Covid-19, ces mémoires baptisées «Soit dit en passant», ont été traduites par Marc Amfreville et Antoine Cazé.
«Je commence au tout début, quand je suis un petit garçon, un nourrisson même, et je poursuis chronologiquement à travers l’histoire de ma vie. J’ai écrit pour mettre les choses à plat en espérant que ça amusera les gens et que ceux qui débutent dans ce métier y apprennent ce qu’il faut faire et ne pas faire !», a confié le réalisateur américain le 1er juin, dans une interview exclusive accordée à RTL.
«Soit dit en passant» est en effet le récit exhaustif de la vie, à la fois personnelle et professionnelle de Woody Allen, et revient sur sa carrière au cinéma, à la télévision, sur la scène des clubs ainsi que sur son travail d'écrivain. Intitulé «A propos of nothing» en anglais, cet ouvrage devait initialement sortir aux Etats-Unis chez Grand Central Publishing, filiale du groupe Hachette, mais l'annonce de sa publication avait suscité un tollé, alimenté par le journaliste et auteur Ronan Farrow, le propre fils de Woody Allen. Ce dernier reprochait à Grand Central Publishing et à Hachette de ne pas avoir pris davantage de précautions avec cette autobiographie, notamment en ce qui concerne les accusations d'agression sexuelle qui visent Woody Allen.
Une version voulue comme «objective»
Fille adoptive du metteur en scène, Dylan Farrow affirme avoir été abusée sexuellement par Woody Allen en 1992, alors qu'elle était âgée de 7 ans, ce que son père adoptif a toujours réfuté. Hachette avait fini par renoncer à le publier aux Etats-Unis, et le livre est finalement paru outre-Atlantique chez l'éditeur Arcade Publishing qui n'appartient pas au groupe Hachette. Ces accusations dont il est la cible, le cinéaste, qui est considéré comme un paria à Hollywood et qui peine désormais à réaliser des longs-métrages, a choisi d'en parler dans son autobiographie, et cela sur plusieurs dizaines de pages.
«Laissez-moi préciser qu’il ne s’agit pas de «ma version» : je ne voulais pas que ce soit le cas car ma version des faits sera toujours suspecte. Je souhaite livrer une version objective et que toutes les informations sur cette histoire ne viennent pas de moi mais des gens qui ont enquêté, de ceux qui habitaient cette maison, des témoins des faits, qui ont vu ce qui s’est passé, des docteurs qui ont parlé, des experts : tous ceux qui connaissaient les faits», a rappelé Woody Allen sur RTL.