Déjà vainqueur de deux Golden Globes et lauréat des Bafta du meilleur réalisateur et du meilleur film ce dimanche 2 février, «1917» de Sam Mendes compte parmi les favoris à la course aux Oscars, avec dix nominations. Ce drame historique pourrait bien faire de l’ombre au «Joker», de Todd Phillips. Explications.
Après s’être plongé dans l’univers de James Bond avec «Skyfall» (2012) et «007 Spectre» (2015), le réalisateur rend compte des atrocités menées pendant la Première Guerre mondiale.
Pendant près de deux heures, la caméra colle au plus près Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques embarqués dans une course contre la montre. Ils sont envoyés en effet sur le front par le général pour aller remettre de la plus haute importance qui pourrait sauver des centaines de vies. Et cela, avant l’attaque des troupes allemandes.
Une prouesse technique et visuelle
Une histoire que Sam Mendes a souhaité la plus immersive possible. Pour que les spectateurs aient l’impression de suivre les deux héros en temps réel dans les tranchées, sur les champs de bataille et au milieu des ruines, le réalisateur et son chef-opérateur Roger Deakins ont imaginé le film comme un long plan-séquence. Une envie que Sam Mendes a eu en tournant la très longue scène d’ouverture de «007 Spectre» dans les rues de Mexico.
“There is no better way to tell this story than with one continuous shot.” Step behind the scenes of 1917 with Oscar-winning director Sam Mendes, legendary cinematographer Roger Deakins and the film’s stars. pic.twitter.com/gg90xdzD7Y
— 1917 (@1917) 30 septembre 2019
Pour éviter tout impair, les scènes devaient être montés sans l’usage de coupes, ni d’ellipses temporelles. Le résultat est époustouflant et d’un réalisme saisissant grâce au talent notamment du monteur Lee Smith qui avait déjà travaillé sur «Dunkerque» de Christopher Nolan.
Une oeuvre intime et personnelle
Selon le cinéaste, ce huitième long-métrage est «incontestablement le plus personnel». Le récit s’inspire en effet des aventures de son grand-père Alfred H. Mendes qui était Première Classe pendant la guerre. Engagé à seulement 18 ans, cet homme de petit taille, devenu romancier, a eu le rôle de message et contraint d’aller s’aventurer sur le front ennemi.
«La première fois que j'ai compris la réalité de la guerre, c'est quand mon grand-père m'a raconté son expérience de la Première Guerre mondiale. «1917» ne relate pas (son) histoire, mais s'attache plutôt à évoquer son esprit – ce que ces hommes ont subi, leurs sacrifices, et leur foi en quelque chose qui les dépassait», explique ce petit-fils fier de ses aînés.
Des acteurs talentueux et impliqués
Pour incarner ces hommes simples mais au courage extraordinaire, Sam Mendes ne voulait pas engager des stars connues. «Peut-être que les deux vont être tués… Alors que si c’est Leonardo DiCaprio, vous vous doutez sans doute qu’il va survivre», a précisé le Britannique à l’AFP.
George MacKay on being picked by Sam Mendes for @1917 because he was “unknown” pic.twitter.com/USs02lrv99
— Fallon Tonight (@FallonTonight) 8 janvier 2020
En attendant de savoir si ce même Leonardo DiCaprio remportera l’Oscar du meilleur acteur face à Joaquin Phoenix (brillant dans «Joker») pour son rôle dans «Once upon a time… in Hollywood», George MacKay, aperçu dans «Captain Fantastic» (2016), et Dean Charles Chapman, interprète de Tommen Baratheon dans la série phénomène «Game of Thrones», participent grandement à la réussite de «1917». Ils incarnent avec justesse ces deux gamins confrontés à l’horreur, dont la vie sera à tout jamais bouleversée. Et l'émotion est bien présente. Les acteurs confirmés (Colin Firth, Benedict Cumberbatch et Andrew Scott), qui n’apparaissent que quelques minutes à l’écran, complètent le casting.