Le cinéaste afro-américain Spike Lee, 62 ans, présidera le jury du 73e Festival de Cannes qui se tiendra du 12 au 23 mai. La sélection s’annonce exigeante et engagée.
Deux ans après avoir effectué son grand retour sur la Croisette – après vingt-sept ans d’absence depuis «Junket Fever» - avec son film policier aux allures de pamphlet, «BlacKkKlansman», qui avait reçu le Grand Prix puis, en 2019, l’Oscar de la meilleure adaptation, Spike Lee occupera donc une place d’honneur lors de cette édition 2020.
«Outre le fait que ce soit un grand cinéaste, c’est aussi une personnalité forte du cinéma mondial. Et ce sera la première fois que le Festival de Cannes verra un réalisateur afro-américain présider le jury», s’est félicité Thierry Frémaux, délégué général de cette grand-messe du 7e art, dans un entretien exclusif à CNEWS.
Un artiste militant au style unique
Fervent défenseur de la cause noire et des minorités, l’auteur de «Do The Right Thing», «Nola Darling n'en fait qu'à sa tête» et «Malcolm X» n’a cessé de dénoncer le racisme tout au long de sa filmographie. La politique et les problèmes sociaux restent des thèmes de prédilection pour le réalisateur, scénariste et producteur.
De son vrai Shelton Jackson Lee, Spike Lee qui a grandi à Brooklyn, a tourné des films chocs pour tenter d’éveiller les consciences. Fan de l’équipe de basket des New York Knicks, cet homme aux lunettes double foyer l'est aussi de musique, et a notamment réalisé des clips pour de nombreuses stars, comme pour le morceau «They don’t care about us» signé Michael Jackson.
«Heureux, surpris et fier»
«Quand on m’a appelé pour être président du jury, je n’en suis pas revenu. J’étais à la fois heureux, surpris et fier. Le Festival de Cannes, outre que ce soit le plus grand festival de cinéma du monde, sans faire injure aux autres, a eu un impact énorme sur ma carrière de cinéaste. Cannes a façonné ma trajectoire dans le cinéma mondial», a expliqué Spike Lee à l’issue de cette nomination.
Il succède donc au réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu qui avait décerné avec son jury, et à l’unanimité, la Palme d’or à «Parasite» de Bong Joon-ho, film coréen qui est par ailleurs le premier à être en lice pour l’Oscar du meilleur film cette année. La cérémonie se déroulera le 9 février, à Los Angeles.