Depuis le 8 novembre, le centre d’art urbain Fluctuart, situé sur le port des Invalides, propose gratuitement aux visiteurs une vision des oeuvres de Léonard de Vinci par 20 artistes internationaux, dont 7 femmes, issus de l’art urbain.
Cette exposition, qui fait écho à la superbe rétrospective que l’on trouve au Louvre, à l’occasion des 500 ans de la disparition du génie italien, offre un regard décalé et rafraîchissant sur l'oeuvre picturale du Florentin. Fluctuart propose ainsi de redécouvrir le maître à travers quatre thématiques : la pensée du mouvement, le chef d’oeuvre iconique, l’homme au centre de l’univers, et la question du mur, qui explore les liens entre le street art et les travaux de De Vinci. Dans la longue liste des artistes présentés, on retrouve par exemple des artistes contemporains comme Andrea Ravo Mattoni, Blub, Logan Hicks, Clet, ou encore Madame.
Une vision inédite
Dans cette exposition totalement inédite, les visions de l’artiste, mais aussi de l’homme d’esprit, tout autant que du scientifique, sont mises en valeur. Et pour matérialiser ce trait d'union entre l'ancien et les modernes, les artistes usent de toutes les formes, à travers divers installations : des peintures, pochoirs, collages,… sur une imposante surface de 1000 mètres carrés, répartie en trois niveaux. De quoi éviter les files d'attentes devant chacune des oeuvres.
On retrouve ainsi la fresque «La Cène», tableau réalisé par De Vinci de 1495 à 1498, réinventée par les artistes urbains. Ici, l’artiste espagnol Okuda la modernise et y fait figurer, dans un patchwork aux couleurs éclatantes, un des personnages des Simpson, qui cotoie un sachet de frites Mac Donald, la tête du président Trump posée dans l'assiette du Christ, ou un apôtre tenant un IPhone dans la main.
«La Joconde», l’une des œuvres les plus réinterprétées de l'histoire de l'art, est aussi revisitée par Speedy Graphito, qui la pixellise. L’artiste anglais Nick Walker, lui, utilise la technique du pochoir et l‘imagine de plain pied, soulevant sa robe pour nous montrer ses fesses.
Au final, cette exposition offre autant un coup de jeune au classicisme maintes fois reconnu et admiré de De Vinci, qu'une reconnaissance aux artistes contemporains qui se sont confrontés à ces monuments de l'art.