Le 28 février, aux César 2020, Guillaume Canet sera en lice pour le prix du public («Nous finirons ensemble») et défendra «Au nom de la Terre» d'Edouard Bergeon qui concourt pour le meilleur premier film. Il soutiendra aussi la comédie «La belle époque» (onze nominations) de Nicolas Bedos dans laquelle il joue. Rencontre avec un acteur sensible, nostalgique et engagé dans la cause environnementale.
Dans le deuxième long-métrage de Nicolas Bedos («Monsieur & Madame Adelman») qui sera disponible en DVD, Blu-Ray et VOD le 11 mars, le comédien de 46 ans incarne Antoine, un brillant entrepreneur qui propose à ses clients, via sa société de production, de revivre une période de leur vie.
Pour ce faire, lui et son équipe enquêtent et accumulent des anecdotes pour des reconstitutions historiques plus vraies que nature. Le jeune homme va être sollicité par le père de l’un de ses amis sur le point de divorcer. Interprété par Daniel Auteuil, ce sexagénaire désabusé lui demande de «recréer» le jour où il a rencontré celle qui est devenue par la suite sa femme (Fanny Ardant).
«Ce scénario m’a plu car j’aimais la façon dont il aborde deux histoires d’amour à des époques différentes sans prôner la nostalgie : l’une pleine de fougue, l’autre au point mort. Et je trouvais cela très beau qu’une personne ait l'envie de revivre son coup de foudre», explique Guillaume Canet.
— Nicolas Bedos (@NicolasBedos1) 30 octobre 2019
S’il devait, pour sa part, se replonger dans une période de sa vie, ce serait assurément celle où «il a commencé à faire ce métier (de comédien) et à en vivre» (voir la vidéo ci-dessous), lui qui a longtemps espéré devenir cavalier professionnel jusqu’à ce qu’une terrible chute sur un concours d'équitation vienne briser ses rêves sportifs à l’âge de 18 ans. «L’accident a été une excuse, un déclic qui m’a permis d’aller là où je rêvais d’aller depuis longtemps, de quitter les écuries (son père était agent immobilier reconverti en éleveur de chevaux, nldr) pour les plateaux de cinéma», raconte celui qui partage la vie de l'actrice Marion Cotillard.
Nostalgique ? Il l’est, sans pour autant penser que «c’était mieux avant» (voir la vidéo ci-dessous). Selon lui, «on est tellement submergés aujourd’hui par la communication et les réseaux sociaux qu’on en oublie l’essentiel». S'il trouve «la technologie formidable», l'acteur précise qu'il va falloir «mesurer cela pour l'utiliser à bon escient sans se perdre».
Alors que le film «Au nom de la terre» d'Edouard Bergeon dans lequel il interprète un agriculteur au bord de l'asphyxie a enregistré près d'1,8 million d'entrées, Guillaume Canet, fervent défenseur de la cause environnementale, avoue être «parfois fâché avec son époque»... et surtout «avec la connerie». Pour lui, «la belle époque» serait celle où l'on arrêterait de «foutre en l'air la planète pour des questions d'argent» (voir la vidéo ci-dessous). Il regrette en effet qu'aujourd'hui, «on s'empoisonne et on mange mal pour faire vite».
En colère, l'acteur et cinéaste n'en oublie pas pour autant sa passion pour le 7e art. Un outil qui permet encore «de capter l'attention des gens au moins une heure et demie et sans portable». Néanmoins, il note que le cinéma a évolué depuis son César du meilleur réalisateur pour le long-métrage «Ne le dis à personne» en 2007. «À l'époque, on était dans une démarche différente. Personne ne regardait encore de films le matin, dans le RER, sur des smartphones, précise-t-il. En 2019, les gens n'ont plus les mêmes envies, ni le temps. Ils préfèrent regarder Instagram plutôt que la télévision».