La romancière belge Amélie Nothomb, dont le roman «Soif» caracole en tête des meilleures ventes de livres depuis plusieurs semaines, a été retenue dimanche à Cabourg (Calvados) parmi les quatre finalistes du prix Goncourt.
Le plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone sera décerné le 4 novembre à Paris. La romancière aux chapeaux légendaires, auteure plébiscitée par le public depuis des années, a déjà figuré dans deux sélections du Goncourt... en 1999 pour «Stupeur et tremblements» et en 2007 pour son livre «Ni d'Ève ni d'Adam» sans jamais l'obtenir.
Le dernier grand prix remporté par l'écrivaine belge âgée de 53 ans remonte à 1999 quand elle avait été lauréate du Grand prix du roman de l'Académie française pour «Stupeur et tremblements». Amélie Nothomb devra se confronter avec Jean-Luc Coatalem («La part du fils», Stock), Jean-Paul Dubois («Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon», L'Olivier) et Olivier Rolin («Extérieur monde», Gallimard).
Dans son 28e roman, «Soif» (Albin Michel), la romancière belge se met dans la peau de Jésus juste avant sa crucifixion. Jean-Luc Coatalem part à la recherche de son grand-père disparu durant la Seconde guerre mondiale dans «La part du fils» (Stock) et Jean-Paul Dubois raconte avec beaucoup d'empathie l'histoire de deux détenus que tout oppose dans «Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon» (L'Olivier).
Dernier livre finaliste, «Extérieur monde» (Gallimard) d'Olivier Rolin est plus un récit qu'un roman. «C'est le roman de sa vie», tempère Pierre Assouline, un des membres du jury. L'an dernier, le jury du Goncourt avait refusé de sélectionner «Le lambeau» de Philippe Lançon au prétexte que ce n'était pas un roman. «Je préside un jury plein de contradictions», s'amuse Bernard Pivot.
Le jury presque au complet (Virginie Despentes était absente pour des «raisons personnelles») a dévoilé son ultime sélection dans un salon du Grand Hôtel de Cabourg, choisi à l'occasion du 100e anniversaire de l'attribution du prix Goncourt à Marcel Proust.
C'est au Grand Hôtel que Proust a rédigé une grande partie de «A l'ombre des jeunes filles en fleurs», le 2e tome d'«A la recherche du temps perdu», récompensé par le prix Goncourt en 1919. Le Grand Hôtel est présent dans son oeuvre sous le nom de «Grand Hôtel de Balbec».
Les auteurs non retenus dans la sélection finale sont toujours en lice pour le Goncourt des lycéens.
Les jeunes jurés choisissent en effet leur lauréat parmi les auteurs retenus par les académiciens Goncourt (à l'exception de Léonora Miano qui a déjà obtenu cette récompense en 2006) lors de leur première sélection.
Le lauréat du Goncourt des lycéens sera connu le jeudi 14 novembre.
L'an dernier, le prix Goncourt avait été décerné à Nicolas Mathieu pour «Leurs enfants après eux» (Actes Sud) et le Goncourt des lycéens à David Diop pour «Frère d'âme» (Seuil).