Les fresques de Banksy sont reconstituées grandeur nature aux côtés de tableaux du célèbre street-artist britannique, à l'occasion d'une exposition immersive qui s'ouvre ce jeudi 13 juin à l'Espace Lafayette-Drouot à Paris.
Aux côtés de 51 oeuvres encadrées du street-artist de Bristol, venues de collections privées, 42 fresques ont été réalisées sur des murs de béton de plusieurs mètres de haut.
L'exposition intitulée «The World of Banksy : The Immersive Experience», et qui sera visible jusqu'au 31 juillet, s'étend sur 1.200 m2 et trois étages, en partie souterrains.
«Bethléem Land», la fresque du mur de Bethléem sur laquelle Banksy - dont on ignore toujours l'identité précise - a peint un âne et un soldat côte à côte, tout comme le pochoir de la jeune femme éplorée à la porte du Bataclan à Paris, volé en janvier, ont été restitués en taille réelle par une dizaine de graffeurs venus du monde entier.
Ces street-artists, qui ont tenu à rester anonymes, ont travaillé collectivement pendant 30 jours. Ils avaient reçu carte blanche avec pour mission de reconstituer des rues «en taille normale», pour «recontextualiser l'oeuvre de Banksy», a expliqué Hazis Vardar, gérant de Lafayette-Drouot.
Un voyage dans les rues arpentées par Banksy
Cette oeuvre ne peut être comprise que dans un contexte de rue : «c'est une exposition immersive, pour mieux communiquer un message. Ici, le message est percutant. Nous avons voulu rester dans l'esprit rebelle, révolutionnaire du street art», a-t-il déclaré.
«Partout avec la vue, avec l'ouïe, et où que vous tourniez la tête, vous n'êtes pas en face mais dans Banksy», affirme le gérant. Selon lui, c'est la première fois en Europe qu'est relevée cette gageure de faire ressentir la révolte à fleur de peau du mystérieux artiste de Bristol, à l'intérieur d'un espace d'exposition.
«L'action» se passe dans les territoires palestiniens, New York, Londres et Paris. Dans un décor de béton, où on entend même le bourdonnement d'un hélicoptère (allusion à la répression), les fresques disent l'innocence écrasée par la force, mais aussi des actes de résistance ou d'insolence contre le consumérisme, la monarchie britannique, l'occupation israélienne, etc...
Interrogé pour savoir si Banksy viendrait voir son exposition, Hazis Vardar rétorque : «Il a peut-être autre chose à faire, il connaît ses oeuvres, il n'a pas besoin de les voir».