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L'auteur Ken Follett publie un livre en hommage à Notre-Dame de Paris

Les bénéfices et les droits d'auteurs tirés de la vente du livre seront reversés à la Fondation du Patrimoine.[[DANIEL ROLAND / AFP]]

Elle l'a tant inspiré. En publiant son texte quelques semaines seulement après le terrible incendie qui a ravagé une partie de Notre-Dame de Paris, l'auteur britannique à succès Ken Follett rend hommage à cette perle de l'art gothique, et plus généralement aux cathédrales dont il a si bien parlé dans son best-seller Les Piliers de la Terre.

En francophile averti, l'auteur gallois était ainsi l'une des premières personnalités à s'exprimer publiquement sur la tragédie du 15 avril dernier, frappé presque dans sa chair par la terrible vision de la bâtisse en flammes. «La construction de Notre-Dame a commencé en 1163, il y a presque 1.000 ans. Quand on voit un tel édifice être détruit, c’est comme si quelqu’un mourait», expliquait-il ainsi à l'AFP, dès le lendemain du drame. Il faut dire que ce lieu unique au monde ne lui est pas inconnu. Comme il l'indique dès l'entame de son court ouvrage Notre-Dame, paru chez Robert Laffont, il avait pu se faire une idée des lieux en tant qu'étudiant, en 1966, pour ses premières vacances hors du Royaume-Uni. De nombreuses autres visites suivront, notamment pour cette messe de minuit, à Noël, ou il avait été saisi par l'émotion, imaginant les nombreux ancêtres qui avaient, pendant huit cents ans, célébré cette fête au même endroit.

Impossible dès lors pour lui de ne pas évoquer la principale raison de ses nombreuses interventions dans les médias après l'incendie, et sa fine connaissance des imposants vaisseaux de pierre du moyen-âge. Sa grande fresque historique au succès mondial, Les Piliers de la Terre - dont quelques scènes se déroulent d'ailleurs à Paris - décrit en effet l'histoire de la construction d'une cathédrale gothique dans la ville fictive de Kingsbridge, et suit sur deux tomes ces familles de bâtisseurs. «Une scène clé du quatrième chapitre dépeint l'incendie de la vieille cathédrale de Kingsbridge, et je m'étais posé cette question : comment précisément une grande église de pierre prend-elle feu?», se rappelle le Gallois dans son récent essai. Il poursuit alors le saisissant parallèle entre l'émotion perçue par les protagonistes des Piliers de la Terre face à l'incendie, telle qu'il la décrivait, et celle ressentie par les badauds parisiens au soir du 15 avril. Suivent alors, dans un chapitrage qui reprend les dates marquantes de l'histoire de Notre-Dame, les recherches et les souvenirs glânés ça et là par Ken Follett, faisant succéder la crainte de l’effondrement à la sidération devant les flammes.

Un symbole universel

D’une grande érudition mais toujours abordable, mêlant réflexions personnelles et anecdotes historiques pertinentes (la naissance du roman de Victor Hugo, les restaurations de Viollet-le-Duc, le discours de de Gaulle,...), Ken Follett offre une belle mise en perspective du symbole que représente Notre-Dame, pour la Nation française autant que pour les curieux du monde entier, et permet ainsi au lecteur hexagonal de prendre conscience de la portée universelle d'une bâtisse, qui semblait encore il y a peu faire éternellement partie d'un immuable décor.

Avant de conclure sur une ode à la beauté de ces cathédrales gothiques, fierté de l'art occidental : «Nos rencontres avec elles sont du registre de l'émotion. Quand nous les voyons, nous sommes muets d'admiration. Quand nous en faisons le tour, nous sommes ensorcelés par leur grâce et leur lumière. Quand nous nous y asseyons en silence, un sentiment de paix nous envahit. Et quand l'une d'entre elles brûle, nous pleurons».  A noter que l'ensemble des bénéfices de l'éditeur Robert Laffont, ainsi que les droits d'auteur et à-valoirs de Ken Follett (soit 100.000 euros) seront reversés à la Fondation du Patrimoine, chargée de la collecte des fonds pour la restauration de Notre-Dame, une partie des sommes pouvant bénéficier à d'autres projets de restauration en France. 

Notre-Dame, Ken Follett, ed. Robert Laffont, 75 p., 7€.

 

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