Après avoir monté les marches à Cannes pour son rôle dans « Frankie » d’Ira Sachs, en compétition, la reine Isabelle Huppert va fouler les planches parisiennes avec « Mary said what she said » de Darryl Pinckney, dirigée par Robert Wilson.
Et c’est dans un rôle royal que cet électron libre du cinéma retrouve le grand metteur en scène, pour se glisser dans la peau de Mary Stuart, figure monarchique au destin tragique. Le duo se connait bien. Ensemble, ils ont notamment monté en 1993 « Orlando » de Virginia Woolf, qui avait valu à Isabelle Huppert une nomination aux Molières et le prix du Syndicat de la critique dans la catégorie meilleure comédienne.
Robert Wilson ne tarit pas d'éloge sur l'actrice. «J'ai travaillé avec des acteurs venus de tous les coins du monde, mais parmi tous ces acteurs, l'une des comédienne les plus exceptionnelles avec laquelle il m'ait été donné de travailler, c'est Isabelle Huppert», note le metteur en scène.
Un rôle taillé sur-mesure pour Isabelle Huppert
A l’Espace Cardin, là où Robert Wilson a présenté sa première pièce en France en 1971, c’est en reine martyre qu’il la dirigera à nouveau. Alors que l’ensemble de la pièce se déroule quelques secondes avant son exécution, Mary, proclamée Reine d’Ecosse à l'âge de 6 ans, se souvient. Son enfance à la Cour de France, son mariage avec le Dauphin, mort prématurément, son retour en Ecosse, ses deux autres mariages dont le dernier lui coûtera son trône, son fils, son exil en Angleterre, où pendant 19 ans elle sera emprisonnée puis condamnée à mort en 1587 par sa cousine Elizabeth Tudor, Reine d’Angleterre.
Avec ce texte de l’américain Darryl Pinckney, Robert Wilson dessine le destin épique d’une figure complexe qui ne compte pas faire ses adieux dans la douceur. Un rôle dense de femme à la vie tourmentée comme les aime Isabelle Huppert, qui en 1996 avait déjà endossé la couronne de Mary Stuart au Royal national Theater, à Londres.
«Mary said what she said», du 5 juin au 6 juillet, Théâtre de la Ville - Espace Cardin, Paris.