Il a joué pour l’abbé Pierre, le dalaï-lama ou l’acteur Charlie Chaplin. Fort du succès du concert présenté en première mondiale il y a deux ans à l’Olympia, Chico revient, dès le 14 avril, sur la scène de cette salle parisienne, à nouveau accompagné de son groupe et de cinquante guitaristes gypsies. Le leader de Chico & The Gypsies promet un show exceptionnel, qu’il veut comme une invitation au voyage pour le public.
Comment vont se dérouler ces deux soirées ?
Nous reprendrons nos tubes ainsi que des titres plus récents, issus de nos albums comme Fiesta avec Besame Mucho. On va emmener le public dans un univers gitan. En cette période de crise, il est important de lui redonner le sourire avec un spectacle de près de deux heures. Nous chanterons également une chanson de Charles Aznavour pour lui rendre hommage. Cet homme nous a profondément inspirés.
Pourquoi avoir choisi l’Olympia ?
C’est un retour aux sources. J’ai joué pour la première fois dans cette salle mythique en 1977. Avec mon groupe (Gipsy Kings, ndlr), nous avons partagé l’affiche avec le chanteur Enrico Macias pendant trois semaines. De voir le public se lever et en redemander chaque soir fut une révélation pour moi. En nous produisant de nouveau ici, nous faisons un pèlerinage musical.
Comment expliquez-vous le succès de la musique gitane ?
C’est une musique internationale qui fédère les peuples à travers le monde et transmet une énergie positive. Nous donnons, grâce à elle, du bonheur aux différents publics. Ce n’est pas nécessaire de comprendre les paroles, il suffit de ressentir les émotions.
En quoi la star Brigitte Bardot a-t-elle joué un rôle déterminant dans votre carrière ?
Brigitte Bardot est notre bonne étoile. C’est une grande sœur bienveillante. Nous avons eu la chance de jouer pour son anniversaire en 1978 alors que personne ne connaissait notre musique. Elle est ensuite venue à toutes nos soirées pour danser avec nous, notamment à Saint-Tropez. Cela nous a apportés une grande notoriété. Si elle n’avait pas existé, nous ne serions pas là aujourd’hui. Nous sommes toujours amis. Elle est d’une fidélité incroyable.
D’où vous vient votre surnom « Chico » ?
J’ai vécu à Arles, dans un quartier où il y avait plein d’Espagnols et de gitans. J’étais le plus petit d’entre eux, toujours près des adultes. Quand ils ne me voyaient plus, ils ne cessaient de répéter : « Il est où le chico (le petit garçon en espagnol, ndlr) ? » Ce surnom m’a collé à la peau.
La guitare fait-elle partie intégrante de votre vie ?
Je ne sais pas ce que j’aurais fait d’autre s’il n’y avait pas eu la guitare. Quand j’ai commencé à jouer, je ne pensais pas être là où j’en suis aujourd’hui avec plus de 25 millions d’albums vendus. Avec mon groupe, nous allons dans des pays où je n’imaginais même pas aller.
Etes-vous une passerelle entre les cultures et les peuples ?
Je suis « envoyé spécial de l’Unesco pour la paix » depuis 1996. Je vais promouvoir la tolérance partout dans le monde. J’ai joué en Israël et en Palestine par exemple. Chaque spectacle est une façon de transmettre mon propre bonheur.
Quel est l’un de vos plus beaux souvenirs ?
J’ai eu la chance de jouer avec Charlie Chaplin. C’était dans les années 1970, dans un restaurant de Lausanne. Cet homme qui a toujours essayé de faire rire les autres s’est mis à pleurer en nous écoutant. C’était un moment incroyable.
Quels sont vos projets ?
Nous continuons à nous produire partout dans le monde et nous sortirons un nouvel album l’année prochaine.
Chico & The Gypsies, en concert les 14 et 15 avril, à l’Olympia à Paris (9e) et en tournée en France.