Le philosophe Alain Finkielkraut est élu au premier tours à l'Académie française au fauteuil de Félicien Marceau, annonce l'AFP ce jeudi 10 avril évoquant des sources concordantes.
"Si Finkielkraut n'est pas élu jeudi, je ne mettrai plus les pieds à l'Académie", avait prévenu Jean d'Ormesson selon Le Figaro. Le nouvel immortel de 64 ans a été élu au premier tour par 16 voix sur 28. Huit académiciens ont apposé des croix sur leurs bulletins de vote.
Face à l'auteur très médiatique de "La défaite de la pensée", cinq autres candidats postulaient au fauteuil de l'écrivain Félicien Marceau disparu en 2012 : Gérard de Cortanze, Renaudot 2002 pour "Assam", Alexis Antois, Yves-Denis Delaporte, Robert Spitzhacke et Athanase Vantchev de Thracy.
La candidature d'Alain Finkielkraut, polémiste anticonformiste, taxé de réactionnaire par ses détracteurs, familier des plateaux de télévision et animateur de l'émission "Répliques" sur France Culture, avait divisé le petit monde feutré du Quai de Conti: personnalité "trop clivante", jugeaient en coulisses les académiciens opposés à son élection, certains allant jusqu'à évoquer l'entrée à l'Académie du Front national.
"Profil idéal", "intellectuel incontournable", rétorquaient ses partisans, parmi lesquels Pierre Nora, Max Gallo, Frédéric Vitoux ou Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'institution fondée en 1635 par Richelieu.
Né le 30 juin 1949 à Paris dans une famille juive d'origine polonaise, le nouvel immortel est normalien, agrégé de lettres et professeur de philosophie, notamment à l'Ecole polytechnique jusqu'à l'an dernier. Il voue aux lois de la République un respect absolu.
Parmi ses oeuvres principales figurent des ouvrages sur la fin de la culture, la littérature, l'amour, la modernité, l'éducation ou la religion, dont "Le Nouveau Désordre amoureux", avec Pascal Bruckner, livre qui l'avait fait connaître en 1977 du grand public, "La Défaite de la pensée" (1987), "Internet, l'inquiétante extase" (2001), "La Querelle de l'école" (2007), "Un Coeur intelligent", prix de l'essai de l'Académie française 2010, ou encore "Et si l'amour durait" (2011).
Dany Laferrière élu à l'Académie française