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Fred Testot : "Tous les jours, j'apprends"

Fred Testot et Eddy Mitchell dans Un singe en hiver actuellement au théâtre de Paris Fred Testot et Eddy Mitchell dans Un singe en hiver actuellement au Théâtre de Paris [Celine Nieszawer]

Pour ses premiers pas au théâtre, Fred Testot monte sur scène aux côtés d’Eddy Mitchell dans "Un singe en Hiver". Une pièce adaptée d’un livre et d’un film culte interprété à l’écran par Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo. Un rôle qu’il aborde avec sérénité.

 

Comment est né ce projet ?

Monsieur Eddy m’a contacté pour faire une lecture. Nous avions déjà travaillé ensemble au cinéma. Nous avons des affinités et il pensait que je correspondais au rôle. La fantaisie des personnages, la différence d’âge entre nous, cela collait.  J’en suis ravi. Il y a une vraie alchimie qui n’est pas négligeable dès lors qu’il s’agit de raconter une histoire d’amitié.

 

Un livre culte, un film culte, un partenaire d’exception. Comment abordez-vous cette  première expérience théâtrale ?

Comme une chance. Le fait que ce soit adapté de deux œuvres cultes me ravit. Je suis flatté que l'on m’ait proposé ce rôle-là. Je travaille. La rencontre avec le public me manquait. Je suis content de ne pas être caché derrière la caméra.  La scène, c’est la vie. Du coup, j'ai la bonne pression, le bon trac, l’envie de bien faire et de m’amuser à jouer ce rôle exceptionnel.

 

Du SAV à un "Singe en hive", avez-vous l’impression d’opérer un virage à 180 ° ?

Que ce soit au cinéma, à la télé ou sur scène, je joue des rôles. J’interprète un personnage. La différence c’est qu’au théâtre il n’y a pas de filet. C’est aussi une autre forme de travail, là je n’improvise pas. Tous les jours, j’apprends de nouvelles choses. Cette histoire d’amitié, je l’ai abordée petit à petit. D’abord pour me mettre en bouche le texte puis le travail avec les jambes. Au fur et à mesure, les rapports deviennent moins mécaniques pour être dans l’interprétation et vivre le moment.

 

Comment avez-vous préparé ce rôle ?

Je ne voulais pas revoir le film. Il y aura des similitudes, mais le but ce n’était pas de copier un travail magnifique. La pièce n’est pas forcément dans le même ordre. J’ai vraiment voulu m’approprier ce texte tout en respectant la base. J’essaie de ne pas trop analyser.  Il faut croire en soi.

 

Reprendre un rôle tenu par Jean-Paul Belmondo, est-ce une pression supplémentaire ?

Ce n’est pas un poids. Au contraire, c’est très grisant. C’est une bonne pression. Avoir l’aura d’Antoine Blondin, Michel Audiard, Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo en fond, c’est une force. Ce ne sont que des ondes positives.

 

Comment se passe la collaboration avec Eddy Mitchell ?

C’est quelqu’un de formidable. Nous avons le même sens de l’humour, beaucoup d’affinités, la même philosophie à savoir "ne pas gâcher une journée". Nous avons tous nos soucis, mais l’idée c’est de passer du bon temps. 

Il y a une sorte de filiation naturelle. Donc forcément dans le jeu nous nous amusons beaucoup à interpréter nos personnages. Que ce soit sur scène ou en dehors,  on s’éclate. Nos partenaires sur scène Evelyne Dandry, Gérard Loussine, Chloé Simoneau et Stéphane Wojtowicz ne sont pas les derniers pour s’amuser non plus. C’est un peu la colonie de vacances.

 

En tant qu’auteur, quel plaisir prend-t-on à interpréter un texte culte ?

C’est magistral. C’est d’une évidence rare. En tant que comédien, c’est un bonheur d’avoir ce texte là. En tant qu’apprentis auteur, je prends des cours. C’est une leçon.  

 

Qu’offre la version théâtrale d’"Un singe en hiver" par rapport au film ?

Récemment, j’entendais Eddy dire  que l’on découvre  sur scène certaines phrases du livre qui n’étaient pas dans le film comme "en ville sa jase. On dit qu’avec ses chemises colorées, il détraque les saisons".

Un dialogue impossible dans le film en noir et blanc. Sur scène, le texte est mis plus en valeur. Et puis, on raconte mais on ne voit pas forcément. La scène de la corrida avec les voitures  par exemple, on ne la voit pas. On va l’imaginer.

 

Que dire de l’adaptation de Stéphan Wojtowicz ?

L’adaptation est formidable. On pourrait croire qu’avec tout le talent de Michel Audiard, d’Antoine Blondin et le scénario de François Boyer il y avait juste à faire des "copier-coller" mais non !

 

Le théâtre était-ce finalement l’ivresse qu’il vous manquait ?

Ce qui me manquait, c'était de ne pas avoir eu un beau projet au théâtre. Cela fait un bien fou. C'est un peu comme allez chez l’ostéopathe ou faire un voyage en Corse.  Je suis heureux.

 

Un singe en hiver, actuellement au Théâtre de Paris, Paris 9e.

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