Non content d’être les leaders européens du financement participatif avec My Major Company, Michaël Goldman et ses associés proposent depuis peu une autre plateforme, tipeee, fondée sur le principe du "tip" (le pourboire).
Un biais original permettant aux fournisseurs de contenu récurrent - sous forme de vidéos visibles sur Youtube - de se rémunérer pour continuer à vivre de leurs passion.
Comment est née cette idée ?
Il existe un site aux Etats-Unis, patreon, qui propose déjà ce système, inédit en Europe. Elle vient de l’expérience acquise avec My Major Company, depuis que ce site est ouvert à tous types de projets. Alors que celui-ci permet de financer un projet précis, comme un album, pour un montant assez élevé, il n’y avait aucun système existant pour de petites sommes nécessaires à des contenus récurrents, et postés jusque-là gratuitement sur le Net.
Comment se matérialise le système, fondé sur le «tip» ?
Les créateurs postent sur le site leur fiche décrivant leur travail et leur démarche, et le rythme auquel ils vont mettre en ligne ces projets. L’internaute, pour devenir «tipeur», indique quel montant il souhaite offrir pour chaque nouveau contenu, en cliquant sur le bouton «tip». Il peut aussi s’abonner, pour un nombre de tip défini à l’avance.
Qu’est-ce que ce principe va concrètement leur apporter ?
Ceux qui suscitent un engouement, sur YouTube par exemple, avec de nombreuses vues, vont vivre de leurs idées, valoriser leur contenu. Et il n’y a pas d’échéance ni d’objectif financier à atteindre. Au pire, cela permettra d’arrondir ses fins de mois, en continuant à partager sa passion avec une communauté. De notre côté, nous récoltons 8 % du montant total des tips envoyés.
Y-a-t-il une garantie d’être rémunéré pour un contenu jusque là gratuit ?
Il y aura toujours ceux qui ne veulent que consommer le contenu, sans interaction. Mais on compte sur la minorité qui elle, du fait de son intérêt pour l’univers ou la personnalité du créateur, souhaitera le remercier ou l’encourager par ces dons, et permettra à cet écosystème vertueux de vivre.
Y-a-t-il un point commun entre ces projets ?
La seule similitude réside dans le fait que ce sont tous des propositions basées sur du contenu gratuit et récurrent sur Youtube. Ensuite, c’est vrai, l’humour est souvent à la base du succès, tout simplement parce que c’est le biais le plus favorable pour séduire les internautes. L’humour est le principal moteur du « tip », mais aussi de tout le web en général.
Quel place occupez-vous sur le secteur ?
La première, en Europe. En France, de manière générale, nous avons un temps d’avance sur nos voisins, puisque trois acteurs existent dans le domaine, contre un pour les autres pays.