Insatiable et infatigable. Alors qu’il sortira un nouvel album en novembre et se produira en janvier dans la pièce Un singe en hiver, Eddy Mitchell est à l’affiche du premier long-métrage de Nicolas Mercier, Grand départ. Il campe le rôle d’un père atteint d’une maladie neurodégénérative, en froid avec ses deux fils. Une image d’homme mourant, très éloignée de la star, qui, à 71 ans, n’envisage pas de quitter les feux des projecteurs.
En quoi ce rôle vous a-t-il séduit ?
J’aimais l’idée d’incarner ce père de famille qui, au fur et à mesure que la maladie progresse, devient sympathique et attachant. On se demande même s’il le faut vraiment le soigner (rires). Ce film traite de sujets épineux comme la folie ou l’homosexualité avec beaucoup de légèreté. On passe du drame à la comédie. Et le fait que Dominique Besnehard, un ami de longue date, soit co-producteur du film m’a plu.
La maladie vous fait-elle peur ?
Bien sûr que cela me fait peur, mais je préfère ne pas y penser et profiter de la vie pleinement.
Vous donnez la réplique à Pio Marmaï et Jérémie Elkaïm. Que pensez-vous de cette jeune génération d’acteurs ?
Je les trouve tous formidables. Ce sont de véritables bosseurs mais eux non plus, n’ont pas la sensation de travailler. Ils le font tout simplement avec talent, bonheur, tendresse et beaucoup de gentillesse.
Sur le tournage, vous comportiez-vous comme le patriarche ?
De par mon grand âge, certainement ! Je les invitais surtout au restaurant. C’est déjà bien, non !
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le cinéma ?
Il a forcément beaucoup évolué depuis mes débuts, surtout au niveau technique. Je trouve que les scénarii aujourd’hui sont beaucoup trop légers. Tout cela manque de profondeur. C’est dommage.
Le public pourra vous retrouver en janvier sur la scène du théâtre de Paris…
Je vais en effet donner la réplique en 2014 à un autre jeune comédien, Fred Testot, dans la pièce Un singe en hiver, adaptée du roman d’Antoine Blondin. Je ne pensais que nous aurions les droits. Maintenant, je suis au pied du mur, je dois y aller (rires). En réalité, je reste toujours étonné des propositions que je peux recevoir.
Et la retraite, vous y songez ?
Pas du tout. Je m’amuse beaucoup dans tout ce que je fais. J’ai la chance de faire un métier qui n’en est pas un. Je prends les choses comme elles viennent avec toujours autant de plaisir. Je ne me considère pas comme un vrai acteur qui, en journée, interprète n’importe quel rôle au cinéma et le soir monte sur les planches. Moi, j’en suis incapable. Je joue, tout simplement. Et je n’oublie pas que ma passion reste aussi la musique. C’est un autre pan de ma vie.
Grand départ, de Nicolas Mercier. En salles le 4 septembre.
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