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Lorànt Deutsch : « Paris, un musée à cœur ouvert »

Lorant Deutsch au festival d'Angoulême en 2013[CC/Myrabella]

Lorànt Deutsch n’est pas qu’un comédien à l’humour ravageur. Il est également un spécialiste reconnu de l’Histoire de Paris. Une passion de toujours que le public ne lui connaissait pas forcément. Pour Direct Matin, ce rat de bibliothèque a sélectionné cinq recoins secrets de la capitale, hors des sentiers battus, et qui valent le détour.

 

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1. La loge de la « divine » Sarah Bernhardt

Le lieu. Théâtre de la Ville, place du Châtelet (4e), métro Châtelet.

Son histoire. «Dans ce grand espace, la comédienne Sarah Bernhardt recevait du monde, organisait sa vie hors de scène. A travers les vibrations qu’elle transmettait au public, on peut ressentir le Paris du début du XXe siècle. C’est le Paris de la Belle Epoque, des divertissements, du progrès indus- triel, de l’insouciance. Les gens vivent sur les boulevards, on dîne, on veille, on ne trouve plus le temps de dormir ! Paris bouillonne, Paris est une ville éveillée.»

Pourquoi il l’aime. «Je me suis amusé à me mettre à sa place dans la baignoire, en m’imaginant à une demi-heure de monter sur scène.»

 

2. Les dernières marches

Le lieu. Palais de justice (1er), métro Cité.

Son histoire. «Ces petites marches sur le côté du Palais de justice sont les dernières qu’a empruntées Marie-Antoinette avant d’être guillotinée, en 1793. De Danton à Desmoulins, tous les grands acteurs de la Révolution les ont gravies. C’est une période terrible à Paris, qui donne froid dans le dos.»

Pourquoi il l’aime. «Marie-Antoinette, qui symbolisait la haine de l’Ancien Régime, a été dans ses derniers instants la plus courageuse des femmes devant la mort

 

Vidéo : Premier épisode de la série Métronome présentée par Lorànt Deutsch

 

 

3. Les pavés de la Foire

Le lieu. Rue Mabillon (6e), métro Mabillon.

Son histoire. «En descendant les escaliers à côté du marché Saint-Germain, on arrive en plein Moyen Age. Nous sommes à la foire Saint-Germain du mois de Pâques, au milieu des buffets, des jongleurs, des animaux. Les étudiants viennent déni- cher de rares parchemins, Henri IV lui-même y aurait perdu 2 000 écus au jeu. Ces foires médiévales faisaient se rencontrer le monde entier !»

Pourquoi il l’aime. «Debout sur les pavés, on a la sensation d’être physiquement relié au passé. Avec de l’imagination, j’ai l’impression d’être un fossoyeur dans les entrailles de ma remontée dans le temps.»

 

4. La statue de la liberté

Le lieu. Parvis de la Défense (92), métro La Défense.

Son histoire. «Elle a été érigée en hommage à la résistance des Parisiens face aux Prussiens en 1870. Tout le quartier d’affaires doit donc son nom à cette petite statue posée au milieu des tours de verre...»

Pourquoi il l’aime. «Elle se niche au milieu du Paris d’aujourd’hui, du Paris de mon époque, l’empreinte de notre temps à nous.»

 

Vidéo : Lorànt Deutsch raconte le mystère de la rue de Bièvre

 

 

5. Le puits de la Sorbonne

Le lieu. Place de la Sorbonne (5e), métro Cluny-La Sorbonne.

Son histoire. «Le parvis, de style classique, se base sur la symétrie. En regardant la fontaine, on tombe soudain sur cette embouchure. C’est le reste d’un puits placé dans l’atrium de deux villas romaines. C’était alors le centre de la ville, qui compte presque 20 000 habitants.»

Pourquoi il l’aime. «Nous sommes redevables des Romains, qui ont figé pour de bon Lutèce, donc Paris. Nous sommes la population la plus latine des peuples germaniques !»

 

+++

 

L’histoire est-elle pour vous une passion depuis l’enfance ?

Lorànt Deutsch : J’apprenais l’histoire en me divertissant. Je reproduisais les films de cape et d’épée de La dernière séance, animée par Eddy Mitchell, avec mes Playmobil. En revanche, mes personnages étaient incarnés. Ils s’appelaient Jean Sans Terre, Robin des bois, Richard Cœur de lion.

 

Comment définir Métronome ?

L. D. : C’est un peu L’île au trésor de Stevenson dans Paris. Paris vu comme un musée à cœur ouvert et gratuit.

 

Quelles recherches avez-vous effectuées ?

L. D. : En dix-sept ans, j’ai dû dévorer 500 livres sur l’histoire de France et de Paris. Métronome est un accouchement de toutes ces notes avec une particularité, c’est qu’il a toujours manqué un livre à ma bibliothèque. Un livre rythmé, équilibré, où l’on en dit autant sur Dagobert que sur Louis XVI. Un livre où chaque siècle a son importance.

 

Avez-vous fait des découvertes insolites ?

L. D. : J’en fais tous les jours! Le jour où j’ai vu un reste de la Bastille, boulevard Henri-IV, le jour où j’ai découvert un tag de l’écrivain Restif de La Bretonne. Un graffiti du XVIIIe siècle! Le jour où j’ai découvert la dernière fleur de lys de Paris. La seule à ne pas avoir été effacée par les révolutionnaires.

 

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