Aujourd’hui fêtée dans le monde entier, la veillée de Noël puise ses origines dans l’Antiquité. Retour sur sa longue histoire et celle d’un personnage légendaire qui, vert à l’origine, est devenu rouge pour des raisons de marketing.
Archive – Article publié le mardi 18 décembre 2007
On n’a pas attendu le Père Noël pour fêter Noël. Dès l’Antiquité, le solstice d’hiver donnait lieu à des célébrations. Et les Celtes avaient un Père Noël en la figure du dieu Gargan, porteur de cadeaux pour les enfants. Ce même dieu inspira Rabelais pour son Gargantua.
Mais la véritable origine de Noël remonterait au XIIe siècle. A cette époque, c’est la figure de saint Nicolas (un évêque qui aurait sauvé des enfants au IVe siècle) qui distribue des cadeaux aux enfants sages, dans la nuit du 5 au 6décembre, tandis que les autres sont punis par son acolyte, le terrifiant Père Fouettard. Cette fête des enfants fut peu à peu reliée à la nativité du Christ et déplacée à la nuit du 24 au 25décembre, pour arriver à la fête de Noël telle qu’on la connaît aujourd’hui. Le 24 au soir, les catholiques célèbrent la messe de minuit, qui marque la naissance de l’enfant Jésus à Bethléem, ville à présent située dans les Territoires palestiniens. Mais les différents rites liés à Noël ne font que très progressivement leur apparition.
Premières crèches, premiers sapins
La première crèche remonterait à 1223. Elle aurait été élaborée par saint François d’Assise, qui souhaitait représenter la naissance de l’enfant Jésus, à Greccio, en Italie. Il s’agissait à l’époque d’une crèche «vivante», mettant en scène des acteurs. A partir du XVIIIe siècle, la tradition de la crèche s’institutionnalise dans le monde catholique. Les santons, qui jouent des scènes de la vie quotidienne ou des métiers, apparaissent plus tard en Provence.
Le premier arbre de Noël pourrait être apparu en Alsace en 1521. Il trouverait ses origines dans les pièces de théâtre représentées sur les parvis des églises, les Mystères. Ceux-ci narraient les récits bibliques de la création du monde. L’Arbre de Vie y était représente par un sapin décoré de pommes, symboles du péché.
Le rouge de Coca-Cola
Ce n’est qu’en 1821 que le Père Noël fait son apparition, dans un conte écrit par un pasteur américain: A Visit from St. Nicholas. S’inspirant du personnage de saint Nicolas, il contribue à lui donner son apparence actuelle. Mais il faudra attendre 1860 pour que le Père Noël, souvent représenté en vert, revête son costume rouge sous la plume du caricaturiste new-yorkais, Thomas Nast. Il l’adoptera définitivement en 1931 grâce à une célèbre marque de sodas américaine.
En 1931, le dessinateur Haddon Sundblom fut chargé par Coca-Cola d’élaborer une mascotte reconnaissable par tous et symbolisant la saison froide. Celui-ci choisit de s’approprier le célèbre personnage du Père Noël, en lui donnant une nouvelle apparence. Il l’a rendu plus sympathique, avec son ventre rebondi, son visage souriant et son attitude débonnaire. Son coup de génie a été de le parer de rouge et de blanc, aux couleurs de la bouteille. Il l’a représenté buvant cette boisson pour reprendre des forces pendant sa longue nuit de distribution de cadeaux aux enfants. Ainsi redessiné, il servira d’ambassadeur de la marque durant trente-cinq ans, dans ses campagnes publicitaires ou dans la presse écrite et à la télévision et ce, tout autour de la planète. L’image du Père Noël dans l’imaginaire collectif est restée aujourd’hui très proche de celle qu’a dessinée Haddon Sundblom il y a plus de soixante-dix ans.
Aujourd’hui, la fête de Noël s’est éloignée de ses origines religieuses. Certains critiquent son aspect mercantile, n’y voyant qu’une occasion pour les commerçants d’augmenter leur chiffre d’affaires. Mais, pour beaucoup, Noël reste une occasion de se réunir en famille et, pour les enfants, de s’émerveiller.
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