Chaque album de Lenny Kravitz est un savant mélange de références au rock et à la soul, en passant par le gospel et le reggae. Une formule qui fait recette et qui a valu une reconnaissance internationale à son interprète. Car depuis la sortie de son premier album, Let Love Rule, en 1989, le compositeur a su conquérir la planète avec un style bien particulier, à la frontière entre les rythmes des années 1970 et ceux d’aujourd’hui. Retour sur le parcours d’une star internationale au look aussi hybride que ses influences musicales.
Archive – Article publié le mercredi 2 juillet 2008
Il aura suffi de quelques années au chanteur d’origine new-yorkaise pour devenir une star de la chanson. Né le 26 mai 1964 à Brooklyn d’une mère comédienne et d’un père producteur pour la chaîne américaine NBC, Leonard Albert Kravitz évolue dans un environnement propice à l’éveil artistique. Il se passionne très tôt pour le RnB et le jazz. Lorsque sa famille emménage à Los Angeles en 1974, le jeune garçon intègre la très prestigieuse chorale des California Boys. Il apprend alors à jouer de divers instruments comme le piano, la guitare et la batterie.
En 1982, grâce au soutien financier de son père, le jeune Lenny abandonne ses études musicales à la Beverly High School pour se lancer dans une carrière de chanteur. La future star se heurte à plusieurs refus de maisons de disques, frileuses à l’idée de produire un artiste alors inconnu. Ce n’est qu’en 1989, après avoir emménagé à New York et épousé l’actrice Lisa Bonet, avec qui il a eu une fille, Zoë, que le chanteur sort un premier album qui le propulse aussitôt sur le devant de la scène. Let Love Rule remporte un succès immédiat à la fois auprès du public et des critiques. C’est également à cette époque qu’il rencontre Henry Hirsch, un ingénieur du son, qui va largement l’aider à réaliser son premier album et devenir l’un de ses plus proches collaborateurs.
Vidéo : « Let Love Rule » (1989)
Dès lors, les succès vont s’enchaîner pour la star new-yorkaise qui ne tarde pas en quelques albums à acquérir une notoriété internationale grâce à des tubes comme « Are You Gonna Go My Way », « Fly Away » ou « Rock and Roll is Dead ». Cet accro à la scène conquiert son public à l’occasion de concerts mémorables (à l’image de celui en plein air qu’il donne en 2005 devant plus de 500 000 personnes, sur la plage de Copacabana).
Vidéo : « Always On The Run » de Lenny Kravitz et de Slash (1991)
La reconnaissance
La réussite incontestée de ce fan de Prince et Jimi Hendrix lui vaut d’ailleurs une pluie de récompenses. Lenny Kravitz est en effet le seul à avoir décroché pendant quatre années consécutives le prestigieux Grammy Award de la meilleure performance rock vocale masculine. La star s’est également vu attribuer en 2002 l’American Music Award du meilleur artiste pop rock. Plus original, le musicien a remporté en 1998 le trophée de l’artiste le plus élégant décerné par le magazine Vogue, ainsi que le prix du Roi des cœurs brisés d’Hollywood. Car le recordman des Grammy Awards est connu pour être un véritable Don Juan. Outre Lisa Bonet, il s’est épris de Naomi Campbell, Madonna, Kylie Minogue, Nicole Kidman ou encore Vanessa Paradis, pour laquelle il a écrit l’album Vanessa Paradis au début des années 1990.
Vidéo : « Are You Gonna Go My Way » (1993)
Kravitz et Paradis : collaboration fusionnelle
Lors d’un séjour de six mois à New York chez son oncle et manager Didier Pain, la jeune Vanessa Paradis rencontre Lenny Kravitz grâce à qui elle enregistre son troisième album. Le musicien multi-instrumentiste s’investit à tous les niveaux de la réalisation de l’album, de la production à l’écriture des chansons, en passant par l’enregistrement de la plupart des sonorités.
Vidéo : « Be My Baby » de Vanessa Paradis (1992)
Le troisième opus de la jeune femme sort en 1992. Entièrement composé en anglais et intitulé simplement Vanessa Paradis, il imprime un vrai tournant dans la carrière de la chanteuse. L’album est classé en tête des ventes à la fois en France et à l’étranger. Un succès suivi en 1993 de la première tournée française de Vanessa Paradis, qui sillonne les routes pendant plus d’un an. La chanteuse réalise même le rêve de se produire sur la scène de l’Olympia et au Printemps de Bourges.
Vidéo : « Sunday Mondays » de Vanessa Paradis (1993)
De nombreux singles, aux rythmes très axés sur ceux des années 1960 et 1970, sont issus de cet album, comme « Be My Baby » et « Sunday Mondays ». La collaboration va aussi donner naissance à une histoire d’amour. Car après sa relation avec Florent Pagny, la jeune chanteuse et actrice succombe au charme du compositeur américain. La liaison fait la une de la presse people. Mais elle ne dure pas longtemps. Quelques années plus tard, Vanessa Paradis rencontre Johnny Depp avec qui elle aura deux enfants, tandis que Lenny Kravitz se réfugiera dans les bras d’autres stars.
Vidéo : « Rock And Roll Is Dead » (1995)
Un air des années 1970
Une constante dans l’œuvre du compositeur, très influencé par un style rétro rock inspiré de John Lennon ou de David Bowie. Sa maîtrise instrumentale lui permet d’intégrer dans ses morceaux des rythmes de funk ou de gospel. Les albums de la superstar internationale constituent un véritable kaléidoscope musical qui continue de ravir le public au fil de ses tournées internationales. Un public également sensible à l’originalité et à la sensualité de certaines chansons. Car Lenny Kravitz n’hésite pas à se livrer au travers de ses textes. On se souvient notamment du fameux « It Ain’t Over Till It’s Over » composé dans le but de reconquérir sa compagne. L’amour est d’ailleurs l’un des thèmes que l’on retrouve le plus souvent dans son répertoire.
Vidéo : « It Ain’t Over Til It’s Over » (1991)
Engagements
Rythmes en tous genres, textes romantiques et tournées internationales : telle semble être la clé du succès pour le chanteur new-yorkais qui compose, écrit et produit lui-même ses albums. Des compétences que par ailleurs Lenny Kravitz n’hésite pas à mettre au profit de certaines causes, comme en mars 1991 lorsqu’il produit le Peace Choir, un groupe d’artistes qui reprend, en protestation contre la guerre du Golfe, l’hymne de John Lennon « Give Peace A Chance ». En mars 2003, le chanteur a publié avec des musiciens libanais, palestiniens et irakiens la chanson « We Want Peace ».
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