Théâtre, radio ou cinéma, Guillaume Gallienne est partout. D’Anton Tchekhov, à Les Garçons et Guillaume, à table ! qui lui a valu un molière et qu’il a adapté au cinéma en 2013, ce boulimique de travail, sociétaire du Français depuis 1998, revient sur ses projets avec intelligence et esprit d’équipe.
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Qui a dit que le chiffre 13 portait malheur ? Guillaume Gallienne, 513e sociétaire de la Comédie-Française, accumule les succès et transforme tout ce qu’il touche en or. Formé au cours Florent et au conservatoire, le comédien a été récompensé en 2010, à 38 ans, par le molière de la révélation masculine pour son spectacle autobiographique Les garçons et Guillaume, à table ! Une récompense qu’il a installée face à sa bibliothèque, l’œil de la statuette scrutant l’étagère dédiée à Molière. Loin des travers de l’homme pressé, souriant, le regard franc, Guillaume Gallienne désarmerait d’un coup de baguette tous ses détracteurs. Son moteur : l’envie et la confiance. «Quand quelqu’un d’intelligent me formule un désir excitant et me fait confiance, je pars dans la seconde. Tout s’est passé comme ça. Pour Les garçons et Guillaume, à table !, Olivier Meyer (directeur du théâtre de l’Ouest Parisien, ndlr) m’a donné carte blanche. Quand je lui ai demandé ce qu’il attendait, il m’a dit : “Ce que vous voulez.” Pour mes lectures sur France Inter, c’est pareil. Un jour, Philippe Val m’appelle et me dit : “J’aimerais que vous rejoigniez notre équipe.” “Pour quoi faire ?” lui ai-je demandé. “Ce que vous voulez !” Quand Nicolas Leriche m’a téléphoné pour monter son ballet Caligula, je lui ai posé la même question. Pourquoi ? Il m’a répondu : “Pour plein de raisons.”» Ces raisons, on les devine.
Travailleur forcené et méticuleux – il lance d’ailleurs à propos de son spectacle : «J’ai bien travaillé, je suis content» –, Guillaume Gallienne a l’esprit d’équipe et l’envie de partager. Des traits de caractère qui font de lui un partenaire généreux. «Je n’aime pas travailler seul», explique-t-il, citant la liste de ses collaborateurs.
Vidéo : Les Garçons et Guillaume, à table !
Un électron libre romantique
Un esprit d’équipe qu’il cultive. «Je reproduis le schéma de la troupe, où que je sois.» Une troupe, celle du Français, à laquelle il appartient depuis quatorze ans, sans s’interdire quelques escapades. En 2010, il a prêté sa voix à trois personnages du film d’animation Le voyage extraordinaire de Samy, aux côtés de Dany Boon et d’Olivia Ruiz. «Cette fille est d’une fraîcheur !» répète-t-il à l’envie. Un projet qui témoigne d’un artiste engagé. «J’adore les propos écolos, sans qu’ils soient intégristes. Et puis j’adore les tortues. Elles ont souvent une image de vieille dame, là c’est un bébé, c’est bien vu. C’est une façon sous-marine d’explorer le monde sans jamais tomber dans du Cousteau.» L’homme s’est déjà frotté au 7e art, comptant dix-huit participations cinématographiques, dont la dernière avec Julien Doré et Marina Hands dans Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour...
Vidéo : « Les bonus de Guillaume »
Il semblerait d’ailleurs que la vie de Guillaume Gallienne soit ponctuée de grandes histoires d’amour. La sienne, d’abord. «Mon vrai centre, c’est ma femme et mon fils», explique- t-il. Puis celle qu’il entretient avec sa mère, dont il a fait un spectacle drôle et émouvant, celle qu’il a avec le théâtre bien sûr – «J’ai surtout l’habitude de servir les grands auteurs», insiste-t-il –, et maintenant celle qu’il concrétise avec le cinéma. «Jusqu’à présent j’étais trop vert pour le cinéma. J’étais hybride. On ne savait pas si j’étais gros, mince, précieux. Aujourd’hui, je commence à être intéressant.» A la rentrée, il passera de l’autre côté de la caméra et adaptera Les garçons et Guillaume, à table ! «J’ai déjà écrit une première version. Elle ne me plaît pas, j’attaque la deuxième», confie-t-il. Il a aussi des envies d’acteur mais il n’en dira pas un mot. «J’ai envie de voir comment une femme va pouvoir incarner ma mère. Je suis curieux [finallement c’est lui qui jouera le rôle de sa mère, ndlr] » Une façon d’appliquer selon lui ce que Godard affirmait : «La seule chose impardonnable, c’est de ne pas oser.»
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