En 2008, à la veille d’une tournée sud-américaine, le chanteur Benjamin Biolay s’était confié à Direct Matin sur ses différentes sources d’inspiration. Iconoclaste, ce fan de basket aux faux airs de Benicio Del Toro cultive comme ses idoles une passion pour le sport et la musique, tout en rêvant d’Amérique.
Archive – article publié le lundi 17 mars 2008
Insaisissable, Benjamin Biolay a la tête ailleurs. S’il chante en français, c’est pourtant vers l’étranger que son regard est tourné. L’Angleterre, des Smiths aux Beatles, lui a fourni sa culture musicale tandis que l’Amérique, celle des Kennedy, de Francis Scott Fitzgerald et de Michael Jordan, ne cesse de l’inspirer. Passionné par les Etats-Unis, l’intéressé s’explique : « J’ai toujours eu autant de passion que de rejet pour la culture américaine. Disons que la balance s’est toujours équilibrée ». Lorsqu’on lui demande l’origine de cette fascination, Benjamin Biolay répond : « C’est au cinéma américain auquel je me suis intéressé en premier, puis par truchement je me suis orienté vers la littérature américaine du XXe siècle, jusqu’à ses héritiers, Bret Easton Ellis, Jay McInerney, etc. J’ai beaucoup d’admiration pour la littérature américaine. Mais ce qu’il y a encore de plus intéressant dans cette culture, à mon avis, c’est le sport et la culture de masse ».
Vidéo : « Los Angeles » de Benjamin Biolay (Rose Kennedy, 2001)
Si le sport et la musique ont toujours fait bon ménage outre-Manche comme outre-Atlantique, il n’en a pas toujours été de même dans la chanson française, et c’est pourquoi Benjamin Biolay détonne: « Je ne viens pas d’un milieu très favorisé, je viens d’un milieu où on va au stade le samedi soir. Mais ce qu’il y a de magnifique dans le sport, c’est qu’il appartient à tout le monde. Je suis fan des groupes de Manchester et là-bas, le sport est indissociable de la musique ».
Vidéo : « Dans la Merco Benz » de Benjamin Biolay (Trash Yéyé, 2007)
Pour autant, le sport qu’affectionne Benjamin Biolay n’est pas celui de ses héros musicaux : « J’ai commencé à m’intéresser au basket avec Michael Jordan, à la fin des années 1980. C’est grâce à lui que je suis la NBA. Il aurait joué en Croatie, je suivrais le championnat croate. Mais ce qui me plaît dans la NBA, aussi, c’est sa mondialisation. Le nerf de la guerre reste la culture afro-américaine mais entre-temps s’est ajoutée l’influence des joueurs européens et sud-américains. J’aime vraiment la tournure que ça a pris », explique- t-il. Artiste aux influences multiculturelles, il était logique que Benjamin Biolay s’exporte : « Ça marche plutôt bien pour moi à l’étranger, s’étonne-t-il avec plaisir, même dans des pays non francophones comme l’Allemagne et en Espagne. Je ne saurais pas l’expliquer ». Le voilà parti pour une tournée qui l’emmènera en Argentine et au Chili, en attendant l’Amérique du Nord.
Benjamin Biolay dans un opéra vidéo-pop
Love Songs : quand Biolay emmène Vanessa au Paradis
Benjamin Biolay ressuscite Henri Salvador le temps d’un album
Étienne Daho : « La Dahomania était un phénomène qui n’avait plus rien à voir avec moi »