Loin d’être un exemple, Jacques Mesrine a néanmoins exercé une certaine fascination sur les foules. Presque trente ans après sa mort, et après quelques projets avortés – Jean-Luc Godard avait eu l’intention de porter à l’écran le célèbre bandit sous les traits de Jean-Paul Belmondo – la vie de Jacques Mesrine est enfin adaptée sur grand écran. L’ennemi public n° 1 est en effet au centre d’un diptyque signé Jean- François Richet. Vincent Cassel y incarne le gangster, depuis son retour d’Algérie jusqu’à sa mort spectaculaire, le 2 novembre 1979, dans une rue de Paris.
Archive – article publié le mercredi 22 octobre 2008
Il y a eu beaucoup de témoignages sur les actes et la personnalité du bandit. Qu’avez-vous voulu montrer en l’incarnant?
Vincent Cassel : Si on avait fait l’impasse sur tous les moments où Jacques Mesrine s’est conduit d’une manière terrible et violente, on aurait eu une image de l’homme plein de panache. Faire deux films sur un personnage ambigu et en donner une image uniquement positive, je trouvais cela injuste et surtout dangereux. Ce film n’est pas un documentaire. Nous avons utilisé toutes les données à notre disposition afin de faire une fiction: il doit dans tout cela y avoir du vrai, en tout cas dans l’énergie que dégage le personnage. Certains proches ont vu le film et ils s’y retrouvent, c’est déjà pas mal...
Vidéo : Bande-annonce de la première partie L’instinct de mort
Jacques Mesrine a, en son temps, exercé une certaine fascination. La comprenez-vous ?
V. C. : C’est un personnage qui a été érigé en icône du contre-pouvoir par une certaine presse de l’époque. Jacques Mesrine a su utiliser les médias et colporter une image sympathique de lui. Il a pris la place de celui qui se dresse contre l’Etat, qui défie la police et qui meurt dans des circonstances dramatiques sans qu’aucun de ses meurtres ait pu être prouvé.
Prendre 20 kg vous a-t-il aidé à interpréter cet homme ?
V. C. : Quel qu’il soit, un appui physique est une aide. Avec cette prise de poids, je bougeais et je respirais différemment, je n’étais déjà plus vraiment le même.
Vidéo : Bande-annonce de la deuxième partie L’Ennemi Public N°1
Ce n’est pas un rôle anodin dans une carrière. Pensez-vous qu’il y aura un avant et un après «Mesrine» ?
V. C. : Je n’ai pas encore assez de recul pour ressentir l’impact que ces deux films ont eu sur moi. Ce qui est sûr, c’est que j’ai appris que je pouvais tenir neuf mois de tournage sans finir sur les rotules ! J’avais peur de perdre mon énergie, mais finalement j’ai pu aller plus loin que ce que je croyais dans mon interprétation.
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