En 2009, Demis Roussos, l’ex-chanteur et bassiste des Aphrodite’s Child, était de retour avec un album blues-rock baptisé Demis. Alors qu’il s’apprêtait à partir en tournée en France, Direct Matin l’avait rencontré.
Archive – article oublié le mardi 19 mai 2009
Que s’est-il passé pendant votre période de silence discographique ?
Demis Roussos : Un artiste évolue. Quand j’ai décidé d’arrêter la variété, je n’avais rien contre elle, parce que je l’ai fait d’une manière singulière et avec beaucoup de succès. Avec 40 millions de disques, j’ai quand même rendu des gens heureux ! J’ai continué ma vie de concerts. J’ai fait deux albums world, un de musique classique française, un autre d’opéra, mais tous les deux habillés avec des instruments japonais, africains et arabes.
Quand avez-vous décidé d’enregistrer Demis, votre nouvel album?
D. R. : C’est une idée qui planait dans ma tête depuis un moment. Je voulais retourner aux sources, être «back to the roots».
Vidéo : « Quand je t’aime » de Demis Roussos (1987)
Vous avez créé la surprise.
D. R. : J’ai surpris mes fans et les médias, mais personne négativement. Je fais ce que je veux avec ma voix. Quand je chantais de la variété, je l’utilisais d’une manière différente. Pour les airs d’opéra, je sonnais comme un ténor. Je m’adapte au style. Le rock, le blues, la soul, les styles de ce disque m’habitent depuis longtemps.
Comment s’est passée votre rencontre avec le réalisateur Marc di Domenico (Chambre avec vue, d’Henri Salvador, Micky Green, BB Brune) ?
D. R. : Des amis nous avaient mis en contact. Cette rencontre, c’était la destinée. Celle avec Vangelis (membre des Aphrodite’ Child) était importante. Ma rencontre avec Marc di Domenico l’est également, c’est quelqu’un que j’admire.
Vidéo : « Love is » de Demis Roussos (2009)
Pourquoi avoir choisi de travailler avec des musiciens de Little Barrie et des Dirty Feel, des jeunes rockers anglais en vogue ?
D. R. : Nous nous étions croisés dans des studios. On avait fait des bœufs. Ils connaissaient mes disques avec les Aphrodite’s Child, mon passé de rocker. Ils sont jeunes, mais ils font de la musique vintage. Picci, un jeune compositeur français, a écrit la plupart des titres (ndlr : l’album compte une reprise de Randy Newman et une de Johnny Cash). On a enregistré en Angleterre avec du matériel de l’époque, pour avoir le résultat le plus authentique possible. Dans le contexte actuel, les gens ont besoin d’authenticité. Les politiques ne disent que des conneries, c’est d’ailleurs pour ça que la dernière chanson de l’album s’intitule « Who Gives a Fuck ».
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