Des membres du "commando anti-23 juin", qui s'insurgent contre la subvention de 400.000 euros accordée par la mairie de Marseille à un concert payant du DJ David Guetta, ont déposé jeudi à l'hôtel de ville 16.652 signatures, appelant le conseil municipal à voter à nouveau sur la subvention.
Des pétitionnaires, menés par le DJ Lionel marseillais Corsini, ont été reçus par Daniel Hermann, adjoint chargé de l'action culturelle.
La pétition lancée sur le site internet change.org a recueilli plus de 61.000 signatures, parmi lesquelles celles de 16.652 personnes résidant à Marseille. Or, explique le comité, le règlement du conseil municipal l'oblige mettre à l'ordre du jour une question à partir du moment où 10.000 habitants de la ville le lui demandent.
"M. Hermann entend ce que l'on dit et va en parler au maire. Si le maire accepte, (la subvention) sera revotée au conseil municipal du 23 mars", a indiqué à la sortie de l'entretien Lionel Corsini.
"Cette pétition, c'est un acte démocratique", a souligné M. Hermann, ajoutant toutefois: "Ce qui me chagrine, c'est qu'on dit que ce concert est financé sur le budget de la culture, alors que c'est un budget événementiel".
Le concert doit avoir lieu au parc Borély le 23 juin prochain, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, et réunir le chanteur pop Mika et le DJ mondialement connu David Guetta. Les places du concert, produit par la société Adam Concerts, ont été mises en vente pour un prix allant de 44 à 59 euros, dénoncé par les pétitionnaires comme prohibitif pour beaucoup de Marseillais.
"Sans la subvention, le prix des billets aurait été de 15 euros de plus", indique Stéphane Métayer, d'Adam Concerts, estimant qu'"il y a eu un amalgame entre les 400.000 euros et David Guetta: avec un autre artiste, (l'aménagement du parc) aurait représenté le même coût".
Disant ne pas être opposés au concert lui-même mais à la subvention, les membres du "commando" déplorent que les associations culturelles marseillaises traversent une période de vache maigre. "S'il y a moins de gens qui travaillent dans la culture à Marseille à la fin de l'année 2013, ça nous fera bien rire", a lancé Lionel Corsini.