Le temps où les séries françaises étaient à la traîne, en terme de moyens comme de contenu, est en passe d’être révolu.
En 2011, la France a vendu ou prévendu pour 38,8 millions d’euros de fictions à l’étranger, ce qui représente une hausse de 39,5 % par rapport à 2010, selon le Centre national du cinéma (CNC).
Canal+, un précurseur
Si la qualité des séries étrangères a influé sur un changement des mentalités face à ce format, la chaîne cryptée serait à l’origine d’un véritable tournant en France.
«Canal+ s’est lancé depuis huit ans dans une politique assez ambitieuse sur les séries. On paye pour être surpris, dérangé, c’est donc dans leur ADN d’offrir des séries qu’on ne voit nulle part ailleurs», estime Mathieu Béjot, directeur de TV France international (TVFI).
Preuve en est avec Engrenages, une création de la chaîne qui, diffusée depuis 2005 en France, a ensuite connu le succès sur la BBC4 (Grande-Bretagne) sous le titre de Spiral. Braquo, Les revenants ainsi que la minisérie Mesrine ont, elles aussi, déjà été achetées à l’étranger. Des exceptions chez les anglo-saxons, souvent frileux à l’idée du sous-titrage ou du doublage.
C’est pour éviter de devoir traduire la langue de Molière que les Français cherchent désormais des coproductions internationales. Ce fut le cas pour Borgia (dont la deuxième saison débute bientôt sur Canal+), Jo sur TF1 ou encore Le transporteur sur M6, toutes tournées en anglais afin de faciliter leur diffusion sur le marché international.
Seule difficulté : le rythme de création qui reste le grand fossé à franchir pour les séries françaises. S’il faut attendre en France en moyenne deux ans pour avoir une saison de 8 à 13 épisodes, les Américains ne mettent qu’un an pour tourner 22 épisodes.
«Un problème lié au manque de scénaristes expérimentés», selon Dominique Jubin, directrice adjointe de la fiction de Canal+.
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