Le célèbre tableau "L'Origine du monde" (1866) de Gustave Courbet aurait désormais un visage, selon un spécialiste du peintre Jean-Jacques Fernier qui affirme avoir identifié une toile représentant la tête du modèle.
Cette information a suscité le scepticisme d'autres experts de Courbet, qui ne souhaitent pas être cités mais disent ne pas croire à cette thèse.
L'hebdomadaire Paris-Match paru jeudi présente "en exclusivité mondiale" une enquête sur "le secret de la femme cachée".
En janvier 2010, un amateur d'art, "John", achète pour 1.400 euros chez un antiquaire parisien une huile sur toile (33 cm sur 41 cm) non signée représentant la tête renversée d'une femme brune qui semble s'abandonner au plaisir.
Ce collectionneur, qui souhaite conserver l'anonymat, mène des recherches, consulte des experts, se persuade que cette tête est celle du modèle de "L'Origine du monde", tableau osé qui montre un sexe de femme, ce qui supposerait que la toile a été découpée en plusieurs fragments.
L'amateur d'art se tourne vers Jean-Jacques Fernier, auteur du "catalogue raisonné" sur l'oeuvre de Courbet. Il soumet le tableau représentant la tête de femme à un laboratoire d'analyse spécialisé.
M. Fernier, qui avait émis quelques réserves au départ, semble alors convaincu. Il imagine que le tableau d'origine, représentant le modèle dans son entier faisait 120X100 cm "ou davantage".
Il suppose qu'elle représente Jo Hifferman, la maîtresse irlandaise de l'artiste James Whistler.
Selon Paris-Match, la tête achetée 1.400 euros vaudrait désormais 40 millions d'euros, grâce à ces révélations. M. Fernier a l'intention de la rajouter à son "catalogue raisonné" du peintre.
Interrogé par l'AFP, le musée d'Orsay à Paris, qui possède "L'Origine du monde", n'a pas souhaité commenter cette information, soulignant que les conservateurs du musée ont "un devoir de réserve s'agissant d'oeuvres en mains privées".