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Tim Hetherington célébré à Sundance

Photo prise le 20 avril 2011 de Tim Hetherington en compagnie de rebelles libyens à Misrata, quelques heures avant sa mort [Phil Moore / AFP/Archives] Photo prise le 20 avril 2011 de Tim Hetherington en compagnie de rebelles libyens à Misrata, quelques heures avant sa mort [Phil Moore / AFP/Archives]

"Il ne s'est jamais dérobé", dit de lui son ami Sebastian Junger. Le photographe Tim Hetherington, décédé en 2011 alors qu'il couvrait la rébellion en Libye, est célébré à Sundance, où un film retrace le parcours humain et professionnel d'un grand "faiseur d'images".

Présenté hors compétition, "Which way is the front line from here? The life and time of Tim Hetherington" ("Où est la ligne de front? La vie et l'époque de Tim Hetherington") a été réalisé par Sebastian Junger, avec qui le photographe avait réalisé "Restrepo", grand prix du documentaire à Sundance en 2010.

Le film, produit par la chaîne américaine HBO, suit la formation et la carrière de dix ans du photographe britannique, de ses premiers clichés de guerre au Liberia au 20 avril 2011 jusqu'à ce qu'il trouve la mort à Misrata à l'âge de 40 ans avec le photographe Chris Hondros, victimes d'un tir de mortier.

Né à Liverpool, Tim Hetherington avait étudié la littérature à l'Université d'Oxford avant de se consacrer au photojournalisme.

Le réalisateur Sebastian Junger (g) et son producteur James Brabazon, le 20 janvier 2013 lors du festival de Sundance à Park City, dans l'Utah [Larry Busacca / Getty Images/AFP]
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Le réalisateur Sebastian Junger (g) et son producteur James Brabazon, le 20 janvier 2013 lors du festival de Sundance à Park City, dans l'Utah
 

Il vécut et travailla plusieurs années en Afrique, où il fut le seul photographe à vivre derrière les lignes rebelles pendant la guerre civile au Liberia en 2003.

Tim Hetherington était aussi vidéaste et le film utilise largement ses images --fixes ou animées--, notamment de ses derniers jours.

"Tim avait abondamment filmé les derniers jours de sa vie avec une caméra vidéo, et ses images sont devenues le point de départ" du documentaire, explique Sebastian Junger dans sa note de présentation.

"De plus en plus de journalistes meurent dans les zones de conflit et leurs morts sont de plus en plus documentées car tout le monde, apparemment --même les combattants rebelles-- a des caméra vidéo", observe-t-il.

"La tragédie de la mort de mon ami, ai-je pensé, pourrait peut-être informer les journalistes et le grand public des risques du métier", ajoute-t-il.

"Faiseur d'images"

Le film offre aussi des entretiens avec des amis et proches de Tim Hetherington, notamment le photographe James Brabazon, avec qui il fit ses premières armes au Liberia, et qui souligne le talent égal de son ami pour la photographie et le documentaire filmé.

Sebastian Junger estime lui aussi que "sa grande valeur, en tant qu'artiste, était sa capacité à combiner de multiples médiums et à transcender les limites de sa profession. Lui-même refusait de se définir comme +photographe+, lui préférant le terme plus ambigu de +faiseur d'images+", écrit-il.

Portrait du photographe britannique Tim Hetherington pris le 23 février 2011 à Beverly Hills en Californie [Valerie Macon / Getty Images/AFP/Archives]
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Portrait du photographe britannique Tim Hetherington pris le 23 février 2011 à Beverly Hills en Californie
 

Tim Hetherington avait atteint une renommée mondiale et la reconnaissance définitive de ses pairs avec son travail en Afghanistan, dont il avait tiré un livre de photos et le documentaire "Restrepo". Ses clichés lui avaient valu en 2007 le World Press Photo Award.

Une sélection de ses photos est d'ailleurs exposée à la Julie Nester Gallery jusqu'à la fin du mois, à Park City (Utah, ouest des Etats-Unis), où se tient le festival de Sundance jusqu'à dimanche.

Comme pour souligner que son ami était plus à l'aise derrière l'objectif que devant, Sebastian Junger a décidé d'ouvrir son film avec les images d'une "profession de foi" en gros plan, bien difficile à "mettre en boîte", Tim Hetherington hésitant longtemps sur les mots à employer.

Avant de finalement se décider: "Je pense que la chose importante, pour moi, est d'être en contact avec de vraies personnes. De les représenter même dans les circonstances les plus extrêmes, quand il n'y a pas de solution claire et nette, quand il n'y pas de mode d'emploi parfait pour dire +voilà de quoi ça parle+. J'espère que mon travail montre cela".

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