Sexe, internet et rock'n roll seront parmi les thèmes de prédilection du 29e Festival du film de Sundance, le grand rendez-vous annuel du cinéma américain indépendant, qui débute jeudi à Park City dans les montagnes de l'Utah (ouest des Etats-Unis).
Fondé par l'acteur Robert Redford pour donner leur chance aux productions indépendantes américaines et internationales, Sundance reste une voix discordante et unique dans un marché américain largement dominé par Hollywood.
Le festival, qui se déroule du 17 au 27 janvier, présentera cette année 119 longs métrages de 32 pays, parmi lesquels 51 premiers films. Plus d'une centaine des films sélectionnés seront des premières mondiales.
Le sexe et le désir, de l'adolescence à la maturité, sont parmi les thèmes les plus présents cette année, dans les sélections de fiction comme de documentaires, comme le remarque le directeur du festival, John Cooper.
"Il est indéniable que la sélection de cette année se penche largement sur les questions sexuelles", déclare M. Cooper à l'AFP. "Les cinéastes s'intéressent au sexe comme pouvoir, et comme désir et besoin humain basique, d'un point de vue aussi bien masculin que féminin".
"J'attribue cela au fait que les cinéastes indépendants ont toujours été les premiers à s'intéresser aux nouvelles idées et interrogations, même sur des sujets tabous", dit-il.
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On relève ainsi "Lovelace" de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, qui reviennent sur le film-phénomène "Gorge profonde" (1972), avec Amanda Seyfried dans le rôle de l'actrice porno Linda Lovelace, "The Lifeguard" de Liz W. Garcia, sur la liaison dangereuse entre une surveillante de piscine et un adolescent, ou "Interior. Leather Bar" de l'acteur et réalisateur multifacettes James Franco.
Ce dernier a réimaginé et recréé, avec le réalisateur Travis Mathews, les images censurées du film de William Friedkin "Cruising - La chasse" (1980), dans lequel Al Pacino jouait un policier inflitré dans le monde sado-masochiste homosexuel new-yorkais -- la commission de classification avait à l'époque taillé 40 minutes du film en raison de leur caractère "sexuellement explicite".
L'internet sera également bien présent à Sundance, avec notamment le documentaire "Google and the world brain", sur l'objectif du géant du web de numériser tous les livres de la planète, "jOBS", la première biopic du co-fondateur d'Apple, Steve Jobs, incarné par Ashton Kutcher, et un film sur WikiLeaks, le site spécialisé dans la divulgation de documents top secrets.
La prestigieuse section de documentaires, riche d'une quarantaine de films et l'un des points forts du festival, proposera également "Manhunt", une plongée dans les dix années de traque d'Oussama Ben Laden par la CIA - contrepoint passionnant au film de fiction "Zero Dark Thirty" de Kathryn Bigelow, traitant du même thème - ou encore "After Tiller", une enquête sur les quatre derniers chirurgiens réalisant des avortements tardifs au Etats-Unis.
Les documentaristes "abordent les problèmes auxquels est confrontée notre société d'une manière très profonde, peu courante dans les médias grand public", observe John Cooper. "Ils montrent les problèmes mais offrent aussi des solutions".
Le festival donnera par ailleurs une place de choix à la musique, avec notamment des documentaires sur le groupe de rock The Eagles, le groupe punk russe Pussy Riot et un film de Dave Grohl, leader des Foo Fighters, sur le mythique studio d'enregistrement Sound City à Los Angeles.
Enfin, une section parallèle, Next, est dédiée aux films à tout petit budget tandis que Park City At Midnight proposera une sélection de films d'horreur et de série B.