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Salut les Copains aux Folies Bergère : souvenirs, souvenirs

Les Folies Bergère en mars 2010 [Loic Venance / AFP/Archives] Les Folies Bergère en mars 2010 [Loic Venance / AFP/Archives]

"Tous les garçons et les filles", "Biche, ô ma biche", "Souvenirs souvenirs"...: repris par une troupe épatante de jeunes chanteurs et danseurs, les tubes mythiques des yéyés sont les vraies stars de "Salut les copains", comédie musicale à l'affiche des Folies Bergère, à Paris.

Ecrit par Pascal Forneri, fils de Dick Rivers, ce spectacle inédit, qui se prolongera par une tournée de quatre mois dès janvier, offre une plongée vivifiante dans les années soixante marquées par un phénomène de société: l'émission d'Europe 1, Salut les Copains.

Premier programme radiophonique pour les jeunes en France lancé en octobre 1959, "SLC" a été créé et animé par Daniel Filipacchi et Franck Ténot, alors jeunes journalistes fous de jazz, de rock et de la pop naissante.

Le succès est immédiat: six mois après l'arrivée au pouvoir du général De Gaulle, la génération transistor, en quête de liberté et d'idoles, se délecte du ton révolutionnaire de l'émission qui lui ressemble: on se tutoie à l'antenne, on ne se dit pas "bonjour!" mais "salut!". En 1962, SLC se dédouble sous forme d'un magazine vendu à plus d'un million d'exemplaires à son apogée.

Le 23 juin 1963, place de la Nation, "Salut les Copains" galvanise 200.000 jeunes venus applaudir Richard Anthony, Johnny Hallyday, Danyel Gérard, Sylvie Vartan et Dick Rivers. Le lendemain, la presse s'émeut de cette jeunesse "sous mauvaise influence". Daniel Filipacchi répondra: "Aucune formation politique n'a jamais réussi à mobiliser une telle armée de moins de 20 ans. Voilà pourquoi nous sommes attaqués!".

C'est cette formidable aventure, témoin des années yéyé, que la comédie musicale fait revivre pour la première fois, avec une énergie communicative qui transforme les Folies Bergère en discothèque et karaoké géant.

un transistor géant

Sur la scène, un transistor géant trône, dissimulant les décors au gré des situations. Les héros de l'histoire ne sont pas des idoles yéyés mais des adolescents de l'époque: Catherine, l'étudiante sage, Michel, le rebelle fan de rock attitude, et leurs amis.

Tout les oppose. Ils se rapprocheront sur les tubes des sixties réorchestrés et interprétés en live, mais sans orchestre. Les spectateurs font les choeurs et dansent le twist dans les travées. Les dialogues rendent bien l'époque et les états d'âme d'une génération à la veille de 1968.

Menée par un récitant dans les allures d'un animateur radio, la troupe fait revivre des moments cultes: les blousons noirs, la naissance de la société de consommation, la contestation politique et sociale, les cheveux longs, l'émancipation, avant l'arrivée de la pop anglaise qui balaiera les yéyés.

"C'est toute ma jeunesse ! C'est un voyage dans le temps qui donne la pêche!", a confié à l'AFP une spectatrice enthousiaste, Jacqueline, 70 ans, de Poissy (Yvelines), venue avec son mari et sa fille.

Auteur du livret et concepteur du spectacle mis en scène par Stéphane Jarny, Pascal Forneri a réalisé l'an dernier des documentaires sur Salut les Copains pour France 3, avant la scène.

"Il n'était pas question de simplement faire un bout-à-bout de tubes, mais de raconter l'histoire incroyable du magazine et de l'émission de radio légendaire, au travers de fictions. Aussi incroyable que cela paraisse, il n'existe quasiment aucune archive filmée d'une des aventures majeures de la culture pop française", observe le fils de Dick Rivers qui a monté la comédie musicale avec Lagardère Live Entertainment, nouveau propriétaire des Folies Bergère avec le producteur Jean-Marc Dumontet.

Prolongée jusqu'au 31 décembre en raison du succès, Salut les Copains partira en tournée dès le 19 janvier pour une trentaine de représentations, jusqu'en avril.

 

 

 

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