"La louse, c'est la classe!", confie à Venise sous forme de boutade Kad Merad, acteur principal de "Superstar", le film de Xavier Giannoli, sorti mercredi en France et présenté jeudi en compétition à la Mostra.
"J'aime bien cette maxime" citée dans le film, raconte à l'AFP l'acteur de 48 ans, installé confortablement dans un jardin en bord de mer.
Kad Merad interprète Martin, un banal employé en banlieue parisienne qui devient célèbre du jour au lendemain sans en connaître la raison. A son corps défendant, cet homme simple qui ne veut pas devenir célèbre se retrouve aspiré dans une spirale médiatique qu'il ne comprend pas et ne désire pas.
"Ce personnage est très différent de ce que je suis", reconnaît l'acteur, devenu lui-même une vedette du box-office avec "Les choristes" et "Bienvenue chez les ch'tis". "Je suis dans la vie réelle. Evidemment, je fais un métier extraordinaire, mais pour moi la célébrité est intégrée", explique-t-il.
Alors que son personnage explose, Kad Merad admet que pour lui "la célébrité c'est un peu comme un bonus, même si c'est parfois un peu plus compliqué".
"Il y a deux jours au restaurant, quelqu'un de très mal élevé est venu me déranger. Je ne pouvais pas péter les plombs, mais ça m'a énervé!", raconte-t-il. "Il faut instaurer des règles: quand je suis en famille avec mon fils, je dis +non, pas de photo+. A ce moment-là, je suis à lui!" précise-t-il.
"Ca fait tourner les têtes, la célébrité, la notoriété", reconnaît l'acteur.
"Je ne suis pas fasciné par ça, je l'étais beaucoup plus quand j'étais plus jeune en banlieue parisienne (...) Mon héros à moi, c'est James Stewart, le Monsieur Tout le Monde de "La vie est belle" et de "Mr Smith au Sénat", ça a été pour moi une révélation", dit-il.
Interrogé sur l'importance des réseaux sociaux, qui en moins de 24 heures font de Martin une célébrité, l'acteur est un peu méfiant: "Je suis fasciné par les réseaux sociaux, je me suis créé une page Facebook, mais je ne communique pas avec, je ne fais que regarder, je suis un voyeur", dit-il en riant.
"Tweeter, c'est encore pire. Un tweet a failli faire basculer le président (François Hollande) c'est hallucinant", rappelle-t-il dans une allusion au tweet de Valérie Trierweiler, la compagne du président, soutenant l'adversaire de Ségolène Royal.
"J'ai encore le souvenir de l'époque où on rentrait chez soi le soir et on avait 15 messages sur son répondeur, c'est pas si vieux, vous savez!", se souvient-il en souriant.
"Je vis dans mon époque, mais je trouve que ça va trop vite", estime l'acteur, qui s'apprête à s'envoler pour un festival aux Etats-Unis. En cas de récompense à Venise, il n'hésitera pas à prendre l'avion: "Ce n'est pas un problème!" promet-il. Verdict le 8 septembre.