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Des costumes de Christian Lacroix exposés à Moulins

Des costumes créés par le couturier Christian Lacroix sont exposés le 12 juin 2012 au Centre national du costume de scène de Moulins[AFP]

Tutus vaporeux de nymphes, manteaux caucasiens en tweed, saris chatoyants: créés par Christian Lacroix, les somptueux costumes du ballet "La Source", donné au Palais Garnier fin 2011, sont exposés à partir de samedi au Centre national du costume de scène (CNCS) de Moulins.

Disparu du répertoire français en 1876, ce ballet fantastique raconte l'histoire du sacrifice de la fée Naïla, par amour du chasseur Djémil, épris de la belle Nouredda.

"J'avais envie de ressusciter les choses du passé, mais sans faire une résurrection à l'identique", a expliqué à l'AFP à Moulins Christian Lacroix, qui a travaillé en "osmose" avec le danseur-chorégraphe Jean-Guillaume Bart, à l'origine du projet, et le scénographe Eric Ruf.

"La poésie du décor m'a emballé", a souligné le couturier de 60 ans, dont la vocation première était d'être "costumier" et qui, dès les années 8O, a signé nombre de maquettes pour des productions de théâtre, opéra ou ballet en France ou à l'étranger.

"Mon rêve d'enfant, c'était de travailler avec Visconti pour ressusciter le passé", a confié celui qui, lorsqu'il travaillait pour LVMH, faisait une "mode théâtrale, comme à l'opéra, pour des clientes qui voulaient jouer leur propre personnage".

Au fil des 13 salles de ce musée, unique au monde, le visiteur découvre les costumes des différents personnages, dans le contexte de leur conception. Chaque vitrine présente en complément les étapes de fabrication, des maquettes du créateur aux échantillons de tissu, en passant par un costume de l'époque "ayant servi de référence".

Avec toujours comme impératif les critères d'"élasticité et de poids" essentiels pour le danseur.

D'immenses photos des ateliers de confection du Palais Garnier habillent les murs pour mieux s'immerger dans cet univers de création.

Des tutus d'organza, parsemés de cristaux de Swarovski et surmontés d'un bustier en velours nervuré aux reflets nacrés, parent les nymphes qui accompagnent la fée Naïla, dont le costume romantique "symbolise la fragilité de la nature".

Un même rôle ayant plusieurs interprètes, "selon la morphologie du ou de la danseuse, son costume peut avoir des ornements très différents à partir de la même maquette", souligne Christian Lacroix, qui "déteste l'uniformité".

"C'est leur donner une seconde vie de les faire venir ici car un costume prend l'âme de son personnage", note encore le président d'honneur du CNCS.

Montés sur des mannequins en résine, moulés sur le corps des danseurs, les costumes redonnent vie au personnage. Jusque dans les mains "très expressives", grâce au "positionnement des doigts dicté" par le chorégraphe.

Femmes du harem, drapées de tuniques et de pantalons taillés dans des saris d'époque, elfes gainés de stretch teint, donnant l'illusion d'un corps nu mais orné, ou encore troubadours vêtus de manteaux en patchwork: en tout 120 costumes "reflétant un XIXe siècle réactualisé et saupoudré d'authentiques détails ethniques", font voyager le visiteur dans l'imaginaire.

"Le théâtre, ce n'est pas comme la couture, et un vêtement très fouillé peut sembler très banal de loin", observe Christian Lacroix. Inversement, "des tissus de très mauvais goût peuvent donner un effet fantastique sur scène".

Point d'orgue de l'exposition, visible jusqu'au 31 décembre, la spectaculaire scénographie reproduisant une forêt avec tous les éléments de décor du théâtre. Dans une salle haute de huit mètres, de longs tutus suspendus dans les airs symbolisent "l'envol des nymphes", au milieu d'un arbre immense fait de cordes enchevêtrées.

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