Après onze jours de cinéma, la cérémonie de clôture du 65 ème festival de Cannes, s’est déroulée dimanche soir.
Les membres du jury présidé par le cinéaste italien Nanni Moretti, ont décerné La palme d’or a "Amour" de l'Autrichien Michael Haneke.
Ce film raconte l’histoire d'un mari amoureux et attentionné qui accompagne son épouse qui s'en va vers la mort.
Le président du jury, Nanni Moretti, a remis ce prix en insistant sur "la contribution fondamentale" des deux acteurs principaux - Jean-Louis Trintignant, 81 ans, et Emmanuelle Riva, 85 ans. Tous deux sont montés sur scène sous les applaudissements.
Le cinéaste autrichien qui figurait parmi les favoris cette année, a lui aussi remercié "profondément" ses "acteurs géniaux qui ont fait le film, qui sont l'essence de ce film".
Emmanuelle Riva a affirmé qu'en tant qu'actrice, "notre action, c'est un partage de vie". "Garder cela pour soi tout seul, ça manquerait de charme", a-t-elle ajouté.
Jean-Louis Trintignant, tout sourire, a fait pleurer la salle. "Ca nous touche beaucoup", a-t-il dit avant de partager cette palme en six quarts: l'un pour les producteurs, l'un pour le metteur en scène qui "est à mon sens le plus grand metteur en scène vivant", deux autres pour Emmanuelle Riva et Isabelle Huppert, qui joue sa fille dans le film. Enfin un cinquième quart à l'équipe du film et le sixième à sa "moitié".
Il a terminé son discours en citant "un petit poème, tout petit" de Jacques Prévert: "Et si on essayait d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple ?".
Déjà palmé pour "Ruban Blanc" en 2009, Michael Haneke décroche ainsi sa seconde Palme d'Or.
Les autres prix
Parmi les autres prix, de ce 65e festival de Cannes, le Grand Prix est décerné à "Reality" de l'Italien Matteo Garrone. Ce film retrace l'itinéraire déçu d'un candidat à un jeu de télé-réalité. Très ému, le cinéaste s'est dit, en français, "très heureux d'être ici encore", alors qu'il avait remporté en 2008, le Grand Prix de Cannes pour "Gomorrha", un long métrage plus grave et plus violent, sur la camorra napolitaine.
Le prix du Jury est attribué à "La part des anges", seule comédie de la compétition, du Britannique Ken Loach, un habitué de Cannes. "Cannes nous montre que le cinéma n'est pas qu'un divertissement", a déclaré le cinéaste 75 ans, en recevant son cinquième prix à Cannes. Il a dédié celui-ci à ceux qui "résistent aux plans d'austérité dans le monde".
Les deux actrices roumaines débutantes, Cosmina Stratan et Cristina Flutur, sont sacrées par le prix d’interprétation féminine pour leur performance, dans Au-delà des Collines du cinéaste roumain Cristian Mungiu . "Nous descendons à peine de l'avion", ont-elles soufflé, remerciant "tous ceux qui ont vu le film avec passion".
Le prix d’interprétation masculine est remis au Danois Mads Mikkelsen pour son rôle dans "La chasse" de Thomas Vinterberg. Plus connu du public pour son personnage de méchant chez James Bond dans "Casino Royale" (2006), l'acteur de 46 ans s'est déclaré "très touché": "C'est une surprise", a-t-il dit.
Le Prix de la mise en scène est décerné au Mexicain Carlos Reygadas, pour "Post tenebras lux", parabole sur la violence qui étreint le Mexique.
Le cinéaste roumain Cristian Mungiu, 44 ans, Palme d'Or 2007, reçoit le prix du scénario pour son film "Au-delà des collines" tiré d'un fait divers réel qui s'est déroulé en 2005 en Roumanie.
La Caméra d'Or, récompensant un premier film toutes sélections cannoises confondues, a été attribuée au film américain "Les bêtes du Sud sauvage", conte philosophique en Louisiane, illuminé par une fillette de 6 ans qui crève l'écran dans le rôle principal.
Le réalisateur turc Rezan Yesilbas, 34 ans, reçoit quant à lui la Palme d'or du court métrage pour "Silence", son troisième court, l'histoire d'une mère de trois enfants qui rend visite à son mari en prison.