Le 800 m féminin, mercredi, a fait ressurgir les débats autour des performances de Caster Semenya, athlète intersexuée sud-africaine, qui l'a emporté en finale samedi.
C’est le retour d’un vieux débat dont on croyait avoir connu l’issue en 2010 lorsque l’IAAF (Association internationale des fédérations d’athlétisme) avait annoncé que Caster Semenya était de nouveau autorisée à concourir. La décision faisait suite aux polémiques relatives au titre mondial obtenu par l’athlète intersexuée sud-africaine à Berlin en 2009. Interdite de compétition pendant près d’un an, le temps pour les instances internationales de statuer sur sa féminité et de prendre des mesures pour éviter que de tels problèmes ressurgissent.
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Un taux limite de testostérone
L’IAAF avait alors imposé un taux limite de testostérone pour les athlètes concourant dans les catégories féminines. Depuis 2010, Caster Semenya était de nouveau autorisée à courir dès lors que son taux de testostérone était en-deçà de cette limite. Entre 2010 et 2015, pourtant, ses performances furent très en deçà des promesses entrevues avant la mise en place de cette limite (médaille d’argent aux JO de Londres malgré tout). Pour ses concurrentes et les observateurs, cette chute de performance était forcément due au traitement probablement pris pour limiter sa production de testostérone et ainsi pouvoir concourir.
Le TAS relance les débats
Un épisode que la coureuse a très mal vécu, se disant humiliée. À l’époque, elle assurait que ses mauvaises performances étaient dues à un problème aux genoux, une blessure mal soignée. Pourtant, tout a changé depuis l’été 2015. À l’époque, le Tribunal Administratif du Sport (TAS) statue sur la limite de testostérone dorénavant imposée par l’IAAF, à la demande de Dutee Chand, une sprinteuse elle-aussi androgyne qui souhaite pouvoir concourir dans sa catégorie. Le TAS suspend pour deux ans le règlement sur l’hyperandroginie et la limitation du taux de testostérone. Dès lors, Caster Semenya renoue avec ses performances exceptionnelles.
Le pire est à venir
Entre un triplé historique (400m, 800m, 1.500m) aux championnats d’Afrique du Sud et la meilleure performance mondiale de l’année en 1’55’22 (record d’Afrique du Sud battu), l’athlète semble de retour à son meilleur niveau. Une preuve évidente que sa chute de performance était due à la limitation de testostérone pour beaucoup, et notamment pour la britannique Paula Radcliffe qui a notamment déclaré qu’il ne s’agissait «pas de sport».
Le débat à venir risque fort d’être plus vif que jamais suite à cette finale outrageusement dominée par la Sud-Africaine.