A trois jours de l'ouverture des JO, les dignitaires du Comité international olympique (CIO) se réunissent à partir de mardi à Rio, dans un climat tendu par la longue incertitude sur le sort des sportifs russes, qui multiplient les appels devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Habituellement, les sessions du CIO précédant les jeux Olympiques sont paisibles. On y évoque les sports candidats aux prochaines éditions et on salive à l'évocation des compétitions à venir. Cette fois, pas de douce quiétude car le CIO est empêtré dans l'épineux dossier russe.
A soixante-douze heures de la cérémonie d'ouverture, un panel de trois de ses membres planche ainsi sur la liste des sportifs russes autorisés à concourir, pour éventuellement l'amender encore, à la lumière du rapport McLaren qui a dévoilé le 18 juillet les rouages du système de dopage d'Etat russe.
Plusieurs recours devant le TAS
Et parmi les sportifs russes déjà exclus par leurs Fédérations internationales respectives, appelées à jouer le rôle de "sélectionneur" par le CIO le 24 juillet, nombreux sont ceux qui n'acceptent pas cette sanction et font appel au Tribunal arbitral du sport de Lausanne, actuellement délocalisé à Rio, pour être repêchés. Lundi soir, ils étaient ainsi 30 au total, des rameurs, des haltérophiles ou des nageurs notamment, à être concernés par ces multiples procédures enregistrées par le TAS.
Arrivés au compte-goutte pour suivre les Jeux, l'ensemble des membres (une centaine) du CIO, réunis en session jusqu'à jeudi, vont donc eux aussi tourner autour de l'épineuse question russe: combien de sportifs défileront vendredi au Maracana derrière le drapeau bleu-rouge-blanc ? Le ministre russe des Sports Vitali Mutko a indiqué lundi qu'il attendait une réponse avant mardi. Une façon comme une autre de mettre la pression sur le CIO, qui avait annoncé samedi que son panel bouclerait les listes avant vendredi, date de la cérémonie d'ouverture.
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Thomas Bach, le président du CIO, avait rejeté toute responsabilité dimanche en renvoyant à la publication tardive du rapport McLaren, le 18 juillet. C'est ce rapport, commandé par l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui a déclenché ces procédures en pointant un système de dopage d'Etat généralisé. L'AMA s'est défendue lundi en assurant avoir agi "immédiatement (...) dès qu'elle a disposé de preuves corroborées et du pouvoir de le faire dans le cadre du Code antidopage mondial".