Une étude scientifique alerte sur le risque de contamination en eau libre par des virus pendant les Jeux Olympiques de Rio. Il serait 1,7 million de fois supérieur à un niveau considéré comme inquiétant en Europe.
L’information ressort d’une étude scientifique relayée par l’Associated Press. Selon elle, trois cuillères à café de l’eau de Rio suffirait pour contracter un virus. Une donnée particulièrement inquiétante quand on sait que de nombreuses épreuves sont prévues dans les eaux de la baie de Rio, et notamment la nage en eaux libres qui verra les athlètes parcourir 10 kilomètres dans cette eau polluée.
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Les virus en cause
Selon l’étude, le risque pour les athlètes de contracter des virus est immense. Sont cités pêle-mêle des maux de ventre, des infections respiratoires, mais aussi des inflammations cérébrales, en fonction de la résistance du système immunitaire des athlètes.
Ces derniers prendraient d’ailleurs déjà leurs précautions. À en croire l’AP, certains athlètes ont déjà commencé à prendre des antibiotiques afin de renforcer leur système immunitaire. Pourtant, cette méthode pourrait bien n’avoir aucun impact puisqu’elle préserve des bactéries, et non des virus. Or ce sont ces derniers qui posent réellement problème.
Les plages ne sont pas épargnées
Par ailleurs, les athlètes ne sont pas les seuls concernés, les mesures révèlent que plusieurs plages renommées sont elles aussi touchées par le problème. Dès lors, l’AP émet un avertissement à tous ceux qui souhaitent se rendre au Brésil pour les Jeux Olympiques, et conseil de ne surtout pas mettre la tête sous l’eau. Un conseil bienvenu mais qui pourrait ne pas suffire puisque même le sable de certaines plages (Copacabana et Ipanema notamment) a révélé un niveau important de virus.
248 millions d'adénovirus par litre d'eau dans le lagon Rodrigo de Freitas
Au niveau des épreuves olympiques, la zone la plus contaminée est le lagon Rodrigo de Freitas, où doivent se dérouler les épreuves d’aviron. Testée en mars 2015, l’eau de ce lagon contenait 1,73 milliard d’adénovirus par litre. Un niveau effarant. Un nouveau test réalisé au moins de juin 2016 montrait une amélioration, mais un niveau encore ahurissant avec 248 millions d’adénovirus par litre d’eau. L’enquête propose d’ailleurs une comparaison avec la Californie, où le sonnette d’alarme est tiré quand le niveau de contamination de l’eau atteint quelques milliers d’adénovirus.
Alors que les autorités locales ont reconnu leur échec concernant la qualité de l’eau - le maire de Rio, Eduardo Paes avait même parlé de «honte» - les responsables olympiques continuent pour leur part de prétendre qu’il n’y a aucun problème avec leur aspect sanitaire. Ils ont d’ailleurs refusé toute demande d’interview de la part de l’agence AP.