Des scientifiques brésiliens ont trouvé une super bactérie, résistante aux médicaments, au large des côtes des plages de Rio de Janeiro qui seront utilisées lors des Jeux Olympiques 2016.
Selon Renata Picao, membre de l’équipe scientifique, les super-bactéries viendraient des eaux usées provenant des hôpitaux qui s’accumulent dans la baie. «Nous avons cherché des super-bactéries dans les eaux côtières au cours d’une période d’un an, sur cinq plages différentes», a-t-elle déclaré à CNN.
A lire aussi : Un mois avant Rio 2016
Parmi ces plages, celles de Flamengo et de Botafogo, qui bordent la baie ou les épreuves nautiques de Jeux Olympiques doivent se dérouler. La propreté des eaux de cette baie a déjà été largement critiquée par les athlètes qui se sont rendus sur place. C’est notamment le cas du marin paralympique allemand Heiko Kroger pour qui «il y a une belle zone de navigation, mais à chaque fois que vous prenez de l’eau dans le visage, vous sentez comme un corps étranger et invisible qui pénètre sous la peau». En bref, «je garde mon nez et mes lèvres fermées». Kroger estime notamment que cette eau a causé une infection sévère de la peau chez l’un de ses coéquipiers.
Des infrastructures «fragiles»
Pour Renata Picao, les infrastructures d’assainissement de l’eau de la ville, jugées «fragiles» seraient responsables de la présence de cette super-bactérie qui pourrait avoir des conséquences importantes sur la santé des athlètes et de la population. «Cette bactérie colonise l’intestin. Nous pensons que les eaux usées de l’hôpital vont dans les eaux usées municipales, arrivent à la baie de Guanabara (ou rejoignent d’autres rivières) avant d’enfin arriver à la plage».
Contacté par les médias brésiliens, le service d’eau de Rio, le CEDAE, assure avoir respecté les critères fixés par l’Organisation mondiale de la santé : «51% des eaux usées de la ville sont maintenant traitées», a ainsi déclaré Edes de Oliveira, directeur du CEDAE, qui ajoute «il y a sept ans, cela concernait seulement 11% des eaux usées».
«Besoin d’autres études»
Pourtant, l’équipe de scientifique ne croit pas qu’il soit nécessaire de délocaliser les épreuves nautiques. «Je ne pas qu’il faille changer de lieu car, en l’état, nous ne connaissons pas les risques», déclare ainsi Renata Picao, qui ajoute «nous lançons cette alerte parce qu’en cas de contamination d’un ou plusieurs athlètes par cette super-bactérie, les médecins doivent savoir qu’elle est multi-résistante».
Deux autres plages se sont révélées positives aux tests pour y trouver des bactéries, il s’agit des plages de Leblon et Ipanema, très populaires parmi les touristes et les habitants de Rio. Picao, qui assure qu’elle «n’emmène jamais ses enfants à ces plages», demande du temps pour déterminer quelle danger représentent concrètement ces bactéries : «nous avons encore besoin d’autres études pour dire quel est le risque pour la santé humaine».
Encore une bien mauvaise nouvelle pour les Jeux Olympiques de Rio 2016 qui pourraient voir encore plus d’athlètes renoncer.