Les Experts à Doha. L’équipe de France de handball entame, ce vendredi contre la République Tchèque, un nouvel épisode de sa glorieuse histoire avec pour principale mission de conquérir un 5e titre mondial historique dans la capitale qatarie. Et c’est dans la peau du favori que Jérôme Fernandez et sa bande tenteront de le décrocher. Comme d’habitude.
Quel bilan faites-vous de la préparation des Bleus ?
Un bilan très positif. L’ensemble des joueurs a très bien travaillé. Tout le monde est à peu à 100% pour démarrer ces championnats du monde. On espère récupérer Daniel Narcisse le plus vite possible. Il n’a pas été arrêté très longtemps, c’est rassurant.
Et on sait que par son talent et son expérience qu’il va être opérationnel très vite. J’ai été très impressionné par notre assise défensive lors de nos matchs de préparation. Il y a encore de petits imperfections en attaque, parce qu’il y a des joueurs qui ont un peu moins l’habitude de jouer ensemble et forcément ça a des répercussions sur le niveau de jeu sur les attaques placées.
Mais si on a le niveau qu’on a eu en défense, lors de la préparation, on a de quoi faire pour aller loin dans cette compétition.
L’équipe de France est-elle favorite de ce Mondial ?
Ce serait mentir que de dire le contraire. Pour moi, il y a 5-6 équipes qui se détachent du lot. Le Qatar, parce qu’il évolue chez lui, le Danemark, l’Espagne, la Croatie et nous. ça va se jouer entre ces cinq équipes.
Il y aura peut-être aussi une ou deux surprises. Mais sincèrement, ça va être compliqué. Le fait de revenir à une formule avec des matchs couperets à partir des 8es de finale, je pense qu’il y aura moins de surprises. Pour moi, on fait partie des favoris pour le dernier carré.
A nous d’aller chercher le meilleur résultat possible pour essayer de nous qualifier directement pour les JO de Rio en 2016.
Vous avez aussi la possibilité d’aller chercher un titre historique...
ça nous motive forcément, même si ça fait un petit moment qu’on rentre dans l’histoire. On a gagné énormément de titre ces derniers temps. Pour certains, on est les plus titrés de l’histoire et on veut continuer de marquer le handball de notre empreinte avant de partir.
Mais il ne faut pas oublier de rendre hommage à ceux qui ont commencé l’histoire et il faudra continuer à pousser les futures générations vers l’excellence.
Vous sentez-vous invincibles ?
Pas du tout. Dans le handball, tout va très vite. On l’a vu en 2013 en Espagne (6e place, ndlr). Mais je suis rassuré parce que j’ai l’impression d’avoir retrouvé une équipe de France conquérante, équilibrée et très performante à tous les postes.
Le retour de Xavier Barachet nous fait énormément de bien. Je pense qu’on peut nourrir de réelles ambitions mais on prendra les matchs les uns après les autres en essayant de monter en puissance tout au long de la compétition.
Que vous sentez-vous capable d’apporter à cette équipe ?
Contrairement à l’Euro et au Mondial précédents, j’arrive en pleine possession de mes moyens avec toute mon expérience et ma confiance. Et j’espère, dès les premiers matchs, jouer un rôle important pour lancer l’équipe dans la compétition.
Après si tout le monde est performant, il y aura de la place et du temps de jeu pour tout le monde. Et tout le monde aidera à ce que l’équipe aille au bout de ces championnats du monde. En tout cas, je pense que pour les premiers matchs, et notamment contre les équipes européennes, il est important de pouvoir s’appuyer sur les joueurs cadres.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage au Qatar ?
Les salles sont de très bonnes qualités. Tout est bien en termes d’infrastructures. Concernant les supporters, on ne s’attend pas à ce qu’il y ait foule. On va surtout essayer de se concentrer sur ce qu’on a à faire et on espère qu’à partir des 8es de finale qu’un maximum de Français viendront nous supporter et nous amener jusqu’au bout de notre chemin.
Quelle est l’importance du premier dans ce genre de compétition ?
Il est très important au niveau psychologique. Peu importe le contenu, il faut gagner ce premier match car c’est le meilleur moyen de prendre confiance et ensuite les choses se mettent en place plus naturellement. Si on commençait par une défaite contre la République Tchèque, il y aura beaucoup d’interrogations et une pression qui va s’installer sur nos épaules. Il faut qu’on remporte notre premier match, peu importe la manière.
Craignez-vous cette équipe ?
Ce ne sera pas la même équipe qu’au mois d’octobre, car elle était un peu diminuée. On s’attend à une rencontre beaucoup compliquée que celle qu’on a pu connaitre à Chambéry il y a deux mois.
Cette équipe est-elle la plus forte dans laquelle vous avez joué ?
C’est compliqué à dire. C’est l’une des plus complètes et des plus variées par le mélange des générations. Je pense que l’équipe de 2008 était vraiment très forte et très expérimentée avec peu de jeunes joueurs dans son effectif. Mais finalement, cette diversité de joueurs et de génération constitue une richesse. Car certains joueurs sont en manque de reconnaissance et de titres et poussent les anciens vers la performance. De leur côté, les cadres demeurent compétitifs et tirent les jeunes vers le haut. C’est un bon mélange qui fait de bonnes choses.